PECHE EN MER n°310 - Page 1 - 3 Président directeur général : Patrick Casasnovas Directeur général adjoint : Frédéric de Watrigant RÉDACTION Rédacteur en chef : Luc Bodis - 33 24 Rédacteur en chef adjoint : Jean-François Leroux - 33 17 Reporter photographe : Bruno Berbessou Secrétaire de rédaction : Guillaume Nez - 33 22 Maquette : Frédéric Claisse - 33 23 Ont collaboré à ce numéro : J. Derozier,A. Filleul,G. Fourier,D. Mourizard, E. Phélizon,J. Palaudoux,M. Ponroy, B. Serrandoul et J.-M.Thierry. Correspondants régionaux : C. Duhaut (Calais), F. Mottaz (Dieppe), J.Habran (Ouistreham), S. Jarry (Cherbourg), Y. Poilpot (Saint-Brieuc), P. Guillou (Roscoff), P. Zèques (Lorient), M. Ponroy (Saint-Nazaire), G. Perrette (Saint-Gilles-Croix-de-Vie), P. Bouyer (La Rochelle), B. Fournier (Bordeaux), P. Salvat (Hossegor), J. Dussau (Le-Grau-du-Roi), J. Morgado (Saint- Jean-de-Luz). PUBLICITÉ Directeur commercial : Christian Rault Poste : 33 20 Directeur de publicité : Arnaud Le Huidoux Poste : 33 19 pubpeche@editions-lariviere.fr PETITES ANNONCES CLASSÉES : Adla Choudary Poste : 33 69 ; fax : 34 14 Maquette P.A. : Philippe Lacagne PROMOTION DES ABONNEMENTS Carole Ridereau - 33 48 VENTES Elisabeth Anger-Moulard - 41 05 SERVICEVENTES(diffuseurs/dépositaires) Emmanuelle Gay - 34 99 COMPTABILITÉ Poste : 32 39 - fax : 01 41 40 32 58 ACCUEIL CLIENTS Abonnements/vente par correspondance Tél. : 01 47 56 54 00 - Fax : 54 01 E-mail : abo@editions-lariviere.fr ou vpc@editions-lariviere.fr Éditions Larivière Accueil clients 6 rue Olof Palme 92587 Clichy CEDEX ABONNEMENTS France 1an : 12 n°+1HS = 61,97 € U.E. et Suisse 1an: 12 n°+1HS = 76,75 € Autres pays, nous consulter au (33) 01 47 56 54 00. LA PÊCHE EN MER est une publication des ÉDITIONS LARIVIÈRE Espace Clichy - Immeuble Sirius 9 allée Jean Prouvé 92587 Clichy CEDEX Fax: 01 41 40 34 14 E-mail : pecheenmer@editions-lariviere.fr Vous pouvez joindre votre correspondant en composant le 01 41 40 suivi du n° indiqué après son nom. e samedi 26 mars, à quelques encablures de La Rochelle, plusieurs bateaux de pêcheurs plaisanciers ont été contrôlés par la gendarmerie maritime de Ro- chefort. Jusque-là, rien d’anormal. Je dirais même que c’est plutôt une bonne chose afin d’éviter tout abus et de rappeler à chacun quelques règles élémentaires que l’on pourrait négliger. Sur l’ensemble des embar- cations contrôlées, une dizaine reçut un avertissement pour non-respect de la législation en vigueur. La raison ? Pêcher à plus de deux lignes sur un même bateau! La maréchaussée, bonne enfant, rappela simplement aux contrevenants l’article L921-8 (Code rural et de la pêche maritime, SectionI: Autorisation des activités de pêche maritime) créé par l’ordonnance n°2010-462 du 6 mai 2010 : “Il est permis de pratiquer la pêche au moyen de deux lignes à bord des navires ou embarcations de plaisance assujettis à l’obligation d’un titre de navigation et des navires assujettis à l’obligation d’un permis de circulation…” Inutile de vous dire que, pour la plu- part des interpellés, cette nouvelle fut une surprise. Ce “fait de printemps” soulève quelques interrogations et me conduit à une constatation. Tout d’abord, force est de constater que la gendarmerie maritime est appa- remment bien meilleure en commu- nication que toutes les fédérations de pêche et associations réunies. Ensuite, comment les instances dirigeantes de la pêche française ont-elles pu laisser passer un tel texte, créé par ordon- nance le 6 mai 2010, je le rappelle, alors qu’elles s’apprêtaient à signer, le 7 juillet 2010, la Charte d’engage- ments et d’objectifs pour une pêche maritime de loisir éco-responsable élaborée dans le cadre du Grenelle de l’environnement ? Et comment, depuis, expliquer ce silence, l’absence d’information sur le sujet ? Deux poissons par pêcheur, deux lignes par bateau… Et pourquoi pas maintenant des leurres sans hameçon et une épuisette sans filet ? Luc Bodis SAS au capital de 3200000 € Dépôt légal: 2e trimestre 2011 Commission paritaire: n° 0510K 86603 N° TVA Intracommunautaire: FR 96 572 071 884 RCS Nanterre B 572 071 884 CCP 115 915 à Paris. 12, rue Mozart, 92587 CLICHY Cedex Tél.: 01 41 40 32 32. Fax: 01 41 40 32 50 Directeur de la publication et responsable de la rédaction : Patrick Casasnovas Impression : Imprimerie Dulac - Route de Paris 27120 Pacy-sur-Eure - Diffusion MLP Printed in France/Imprimé en France On pêche sur la tête! C EDITO 5 Photo de couverture: Bar au poisson nageur (Denis Mourizard) La daurade captive,la daurade passionne,la daurade rend fou… On ne peut trouver meilleure présentation pour un poisson qui reste un emblématique adversaire. Nous avons traqué la belle aux sourcils d’or durant toute la saison 2010 afin de vous lâcher ici quelques précieux conseils… 5252 6060 Daurade : les 12 commandements MILIEU MARIN En terme de combativité et d’envergure,le lieu jaune fait parti du peloton de tête des carnassiers de sport de la face ouest de la France.Équitablement réparti sur la mer du Nord,la Manche et la façadeAtlantique,il peut dépasser les 12 kilos. Lieu jaune, poisson sportif! Poissons nageurs, retour aux sources Un poisson nageur n’a besoin d’aucune animation, il est capable de faire tout le travail seul.Cependant,lequel choisir,où et quand l’utiliser? Éléments de réponse… Environnement Quand les déchets en plastique pullulent en mer 84 3636 PÊCHE EN MER - Mai 2011 - n°310 SOMMAIRE Cenumérocomprenddeuxbulletinsd’abonnement,enp.121pourPêcheenMeretenp.123pourPartirPêcher.Vouspouvez aussivousabonnersurInternet,àl’adressesuivante:www.editions-lariviere.fr-rubriqueBoutiqueLarivière. Éditorial 3 Embruns pêche 8 Baromètre des côtes 12 Opens et compétitions 24 ACTUS Club Story 110 Courrier 112 Chronique du pêcheur Et l’eau Dolly ? 114 Recette du mois Médaillons de lotte à la fourme d’Ambert 118 APRÈS LA PÊCHE Bonnes adresses 120 Adresses et contacts 125 Petites annonces 126 ANNONCES CLASSÉES ÉLECTRONIQUE & BATEAUX Actualités nautiques 90 Électronique 94 Simrad NSS Sport 96 Essais bateaux Rhéa 730 Fishing IB & HB concept pêche 98 Swordfish 580 open 106 TECHNIQUE & PÊCHE Cahiers pratiques Surfcasting: tresse ou nylon ? 44 Bord: observation et discrétion 45 Leurres: clair-obscur 46 Bateau: la thermocline, ça veut dire quoi ? 47 Fiches Appât: le crabe mou 48 Poisson: la plie 50 Du bord Daurades : les 12 commandements (partie 1) 52 Au large Lieu jaune, poisson sportif! 60 Montages : les trois mousquetaires 68 Gros poissons Autopsie d’un leurre 74 PRODUITS Matériel Nouveautés 28 Poissons nageurs, retour aux sources 36 8 SÉCURITÉ Un guide des bonnes pratiques PECHE EN MER SPÉCIAL TECHNIQUE Pour tous les pêcheurs RÈGLEMENTATION Charte de l’EFTTA Europêche rejoint les signataires LaSNSMdiffuse,viasesstations, unguidedebonnespratiqueslors des grandes marées. Bien sou- vent, les amoureux de la pêche à pied ou de simples balades sur le sable se font peur, faute d’avoir eu la prudence de se renseigner avant de partir sur les horaires des marées, la configuration de la plage et ses dangers éventuels. Les imprudents qui se sont fait encercler par la marée doivent alors faire appel au secours et certains même, faute de moyen de communication, ont disparu noyés à ces occasions. Les Sauveteurs en Mer, qui ont également pour mission la pré- vention à la sécurité en mer, ont décidédesensibiliserlepublicvia un guide de conseils de bonnes pratiques. Ce document, gratuit, sera à disposition dans les sta- tions SNSM bordant la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique, soit de Dunkerque à Hendaye. Ce guide sera également consul- table sur le site de la SNSM : www.snsm.org « Spécial technique pour toutes les pêches », notre dernier hors série (en date) est paru. Voilà qui devrait combler les pêcheurs éclectiques et les touches à tout (dans le bon sens du terme). Au fil des pages, vous (re)découvrirez quelques techniques de base, des principes et des tours de mains qui vous aideront à prendre du pois- son. Les douze façons de pêcher que nous vous présentons ont fait leurs preuves et elles fonc- tionnent, quel que soit le niveau de technicité que l’on possède. Ces pêches, nous les avons regroupées pour leur efficacité, bien sûr, mais aussi pour leur côté ludique car, du bord comme au large, l’important est avant tout de savourer l’instant. Ce que toute l’équipe de Pêche en Mer vous souhaite! La société Europêche a signé la charte de l’EFTTA qui exige un étiquetage exact et précis de tous les nylons distribués dans son réseau. Les monofilaments de marques Europêche et Marc Delacoste ont un étiquetage clair et précis en termes de diamètre et de résistance. La société s’engage donc, d’une part, à respecter et promouvoir cette charte pour le droit des consom- mateurs et, d’autre part, à exécuter des contrôles réguliers et précis pour s’assurer que les étiquettes des produits soient toujours exactes. Les principaux points de la charte sont de : • Respecter et promou- voir la Charte lors de la production, la vente ou la distribution de monofila- ment pour la pêche. • Imprimer sur les produits des descriptions claires et précises en termes de dia- mètres et de résistance à la rupture qui soient faciles à comprendre, véridiques et respectueuses des lois sur la protection des consom- mateurs et les normes de l’industrie. • Exécuter des contrôles réguliers et précis pour s’assurer que les étiquettes des produits soient toujours exactes. • Refuser de produire pour tout client des produits de marques qui enfreignent les règles sur des normes convenues. • Refuser la demande de tout client de faire des étiquettes inexactes. • Ne pas utiliser l’étique- tage d’autres en termes de résistance à la rupture qui ne seraient pas scien- tifiquement démontrés ou acceptés par l’industrie afin d’éviter toute confusion chez les consommateurs et ne pas entraîner une concurrence déloyale. • Se conformer à ces règles dans les deux ans à partir de juin 2010. de résistance à la rupture EMBRUNSPÊCHECOMMUNIQUÉ CBE et Océan 2012 interpellent Bruxelles Comme vous le savez peut-être le Collectif Bar Européen a rejoint, l’année dernière, l’association Océan 2012 créée dans le but d’influer sur la future politique commune des pêches au niveau européen, puisque presque tout se décide à Bruxelles. Cette association regroupe aujourd’hui presque 120 associations de différents pays. Après une pétition signée par plus de 28000 per- sonnes remise l’année dernière à Mme Damanaki, nous avons publié une série de fiches thématiques sur la surpêche, la protection de la petite pêche côtière moins destructriceetemployantplusdepersonnes etpourquelessubventionssoitréservéesà ceux qui pratiquent une pêche durable. L’association Océan 2012 a remis, le 18 mars, une lettre à Mr Barroso, président de la commission européenne, signée par 93 organisations, l’appellant à la fin des subventionsnuisiblesàl’environnementet à honorer l’engagement de la Commission pour la suppression des subventions préju- diciables à l’environnement. En2006,l’UEs’engageàdéfinirunefeuille de route pour la suppression des subven- tions préjudiciables à l’environnement d’ici à 2008. La Commission européenne a réitéré cet engagement en 2007. Et en 2010, la Stratégie Europe 2020 a souligné la nécessité d’éliminer les subventions nuisibles à l’environnement. Il s’agit, en plus, de nombreux appels lancés par des chefsd’ÉtatetleParlementeuropéenpour la suppression progressive de ces subven- tions.«Noussommesvraimentinquietsque la Commission européenne ne parvienne pas à élaborer une feuille de route pour la suppression des subventions préjudiciables à l’environnement. Elle ignore son propre engagement et les demandes à la fois du Parlement et du Conseil, ont déclaré les membres de l’organisation Océan 2012. Il est absurde qu’à ce jour, des fonds publics soient toujours utilisés pour subventionner des activités qui nuisent à l’environnement duquel nous dépendons tous.» Lesréformesdelapolitiquecommunedela pêche et de la politique agricole commune avancentsansaucuneanalyseévidentedes effets environnementaux des subventions massives distribuées dans ces secteurs. Comment pouvons-nous aider à soutenir ces deux politiques dans les secteurs dura- bles s’il n’y a pas avant d’évaluation des dommages environnementaux potentiels de ces subventions ? DROIT DE LA PÊCHE DE LOISIR Deux cannes,ça va… Trois cannes,bonjour les dégâts! Les faits Le samedi 26 mars 2011, alors qu’ils se trouvaient au large de La Rochelle, une bonne dizaine de bateaux ont été contrô- lés par les services de la gendarmerie maritime de Rochefort (vedette Charente). Jusque-là, rien d’anormal et c’est plutôt une bonne chose que ces contrôles aient lieu. Là où les événe- ments se gâtent pour nos pauvres pêcheurs, c’est quand un sous-officier de la gendarmerie, très au fait de la réglementation et consciencieux, avertit, mais sans verbaliser les pêcheurs, que désormais ils ne pourront pas avoir plus de deux cannes en action de pêche sur un seul bateau. Interloqués à juste titre, les pêcheurs ont ensuite pensé qu’il s’agissait d’une forme de zèle de la part du mili- taire. Hé bien non, pas du tout! Très rapidement infor- més de ces faits, nous nous devions de contac- ter les gendarmes qui ont procédé à ces contrôles et, très gentiment, le sous-officier auteur de l’avertissement a répondu à nos questions. L’homme nous a expli- qué qu’il s’appuyait sur l’article L921-8, créé par ordonnance n° 2010-462 du 6 mai 2010 du code rural et de la pêche maritime. Et que dit cet article qui serait passé au nez et à la barbe de tout le monde, y compris des fédérations, des clubs et des associations de pêche, excepté de notre homme? «Il est permis de pratiquer la pêche au moyen de deux lignes à bord des navires ou embarcations de plaisance assujettis à l’obligation d’un titre de navigation et des navires assujettis à l’obligation d’un permis de circulation. En outre, la pratique de la pêche effectuée à bord de ces navires ou embarcations est auto- risée au moyen de tous engins dont la nature, le nombre et les conditions d’emploi sont fixés par arrêté du ministre chargé des pêches maritimes et des cultures marines. Ces navires ou embarcations sont soumis aux lois et règlements de toute nature relatifs à l’exercice de la pêche.» En clair, et ça nous le savions déjà, c’est que pour pouvoir pêcher en mer sur un bateau, il faut que celui-ci soit immatri- culé auprès d’un quartier des Affaires maritimes et, bien sûr, posséder le permis adapté pour piloter l’embarcation. En revanche, ce que nous ne savions pas, c’est que depuis longtemps, nous n’avions plus le droit de pêcher à plus de deux sur un bateau. Fabuleux, non ? Interrogé à ce sujet, voici ce que nous a répondu le ministère. Au préalable, il convient de souligner que l’ordonnance n°2010-462 du 6 mai 2010 a été prise en application de la loi n°2009-526 du 12 mai 2009 de simplifica- tion et de clarification du droit et d’allègement des procédures, notamment son article 69. Cet article 69 dispose que «dans les conditions prévues par l’article 38 de la Consti- tution, le gouvernement est autorisé à prendre par ordonnances les dispo- sitions nécessaires pour modifier la partie légis- lative du code rural (…), afin (…) d’intégrer dans le code rural, en adaptant le titre de celui-ci, les dispositions législatives relatives à la pêche mari- time et à l’aquaculture ; les dispositions codifiées sont celles en vigueur sous réserve des modifications qui seraient rendues nécessaires pour assurer le respect de la hiérarchie des normes et la cohé- rence rédactionnelle des textes, l’harmonisation de l’état du droit et l’adaptation au droit communautaire ainsi qu’aux accords interna- tionaux ratifiés, ou des modifications qui seraient apportées en application des 6° à 9° du présent I.» En application de l’article 69 de la loi n°2009-526, l’ordonnance n°2010-462 crée un livre IX du code rural relatif à la pêche maritime et à l’aquacul- ture marine. Le code rural est ainsi devenu depuis le 6 mai 2010 le «code rural et de la pêche maritime». À ce titre, les dispositions qui ont été codifiées au sein du livre IX du code rural et de la pêche maritime ne sont pas des dispositions nouvelles, mais des dispositions issues d’une dizaine de lois, dont le décret-loi du 9 janvier 1852, le décret-loi du 21 février 1852, la loi n°91-411, la loi n°97-1051, la loi n°76-655, la loi n°71-1060, la loi n°83-567, la loi n°84-608, la loi n°66-400, la loi n°83-582, la loi du 1er mars 1888 et la loi n°42-427. En l’occurrence, l’article L. 921-8 du code rural et de la pêche maritime est issu de la rédaction de l’article 11 de la loi n°42-427 du 1er avril 1942 relative aux titres de navigation maritime. Cet article 11 a été inséré dans la loi de 1942, par la loi n°70-616 du 10 juillet 1970 relative à la prati- que de la pêche à bord des navires ou embar- cations de plaisance et des navires assujettis à l’obligation d’un permis de circulation et portant interdiction de la vente et de l’achat des produits de cette pêche. Or la loi n°70-616 a été abrogée par la loi n°85-542 du 22 mai 1985 modifiant le décret du 9 janvier 1852 sur l’exer- 9 Vous aimez pêcher entre amis ? Vous aimez les sorties maquereaux, dorades, bars ou autres avec votre conjoint, vos deux ou trois enfants, à rigoler de celui ou celle qui serait bredouille ? Eh bien, espérons que vous en avez bien profité, car tout cela pourrait être terminé! Pourquoi me direz-vous ? La réponse est simple : la pêche ne peut se pratiquer qu’au moyen de deux lignes sur un même bateau! Vous pouvez légalement disposer d’autant de cannes à bord que vous le souhaitez, mais en théorie, seules deux d’entre elles peuvent être utilisées en même temps. EMBRUNSPÊCHE 10 cice de la pêche maritime. Le dixième alinéa de l’article 6 de la loi de 1985 prévoit l’abrogation de la loi n°70-616. Par consé- quent, l’article 11 de la loi de 1942 est abrogé depuis 1985. Mais, sur Légifrance, cette abrogation n’a pas vraiment été consolidée, et l’article 11 de la loi de 1942 apparaissait toujours en vigueur le 5 mai 2010, à la veille de la publica- tion de l’ordonnance de codification. Or, pour la codification, les ministères s’ap- puient sur un logiciel de codification qui extrait directement les textes de Légifrance. Ainsi, lors de la codification du livre IX du code rural et de la pêche maritime, le logiciel a pris comme texte à codifier cet arti- cle11 de la loi de 1942, malgré l’abrogation de cet article par la loi de 1985 (qui donc n’a pas été consolidé sur Légifrance). La position du ministère est de considérer que cette disposition est obsolète, car elle provient de la codification d’un article abrogé depuis 1985. Les instructions données aux services de contrôle sont de ne pas appliquer l’article L921-8 du code rural et de la pêche maritime pour la réglementation des engins de pêche autorisés pour la pêche maritime de loisir, mais de se réfé- rer au décret n°90-618 du 11 juillet 1990 relatif à l’exercice de la pêche maritime de loisir, lequel liste en son article 3 les engins de pêche autorisés pour la pêche maritime de loisir. Ce que dit le droit Bien difficile, lorsque l’on n’est pas juriste d’interpréter ces textes, c’est pourquoi, il nous a semblé indispensable de consulter maître Michel Fauconnet, avocat associé AXLO, société d’avocats au barreau de Nantes, et de plus passionné de pêche. En voici son interprétation. Modalité d’adoption de ce texte Cet article L 921-8 du code rural et de la pêche maritime est issu de l’or- donnance n° 2010-462 du 6 mai 2010, qui a codifié diverses lois antérieures sur la pêche en créant un livre IX du code rural relatif à la pêche mari- time et à l’aquaculture marine. Le gouvernement a été autorisé à prendre cette ordonnance en vertu de la loi n°2009-526 du 12 mai 2009 de simpli- fication et de clarification du droit et d’allègement des procédures, en par- ticulier de son article 69. Cette dernière loi a été elle-même adoptée dans le cadre des disposi- tions de l’article 38 de la Constitution, qui prévoit que le gouvernement peut, pour l’exécution de son programme, demander au Parlement l’autorisation de prendre par ordonnances, pen- dant un délai limité, des mesures qui sont norma- lement du domaine de la loi. Cette ordonnance du 6 mai 2010 a été ratifiée par le Parlement, par adoption de l’article 74 de la loi n°2010-874 du 28 juillet 2010 de moder- nisation de l’agriculture et de la pêche. L’article L921-8 du code rural et de la pêche maritime devait entrer en vigueur avec un effet différé au 1er janvier 2011. Cependant, l’article 74 de la loi n°2010-874 du 28 juillet 2010 a supprimé cet effet différé. Cet article s’est donc trouvé applicable dès la publication de cette loi. La limitation à deux lignes par navire est donc, en principe, applicable depuis la publication de cette loi du 28 juillet 2010. Applicabilité de l’article L 921-8 et suppression des dispositions antérieures ? Jusqu’à l’adoption de l’article L 921-8 du code rural et de la pêche, la réglementation des lignes à bord des navires de plaisance résultait du décret n°90-618 du 11 juillet 1990 : Article 3. À bord des navires et embarcations mentionnés à l’article 1er , il est interdit de détenir et d’utiliser d’autres engins que ceux énumérés ci-après: - deux palangres munies chacune de 30 hameçons; - deux casiers; - une foëne; - une épuisette, ou «salabre». Toutefois, sont autorisés la détention et l’usage de lignes gréées sous condi- tion que l’ensemble des lignes utilisées en action de pêche soit équipé au maximum de douze hameçons, un leurre étant équivalent à un hameçon. Par principe, les disposi- tions de l’article L921-8 du code rural et de la pêche maritime, qui sont de nature législative, s’imposent par rapport à celles du décret du 11 juillet 1990, qui sont de nature réglementaire. C’est donc la limitation à deux lignes par navire qui doit normalement s’appliquer. Toutefois, ainsi qu’il nous a été précisé par le minis- tère de l’Agriculture et de la Pêche, le texte de l’ar- ticle L921-8 a été adopté par suite d’une erreur dans la codification des lois faite par l’ordonnance du 6 mai 2010. En effet, les dispositions de l’article L921-8 sont la reprise intégrale de celles de l’article 11 de la loi n°70-716 du 10 juillet 1970, texte qui avait été abrogé par la loi n°85-542 du 22 mai 1985. Le ministère de l’Agri- culture et de la Pêche considère que les dispo- sitions de l’article L921-8 sont obsolètes ; il a donné des instructions à ses services de contrôle de ne pas appliquer cet article et de continuer à appli- quer le décret du 11 juillet 1990. La limitation à deux lignes par navire ne devrait donc pas être appliquée en pratique. Toutefois, il est néces- saire qu’une nouvelle disposition législative (ordonnance ou loi), corrige dans les meilleurs délais cette erreur de codification, en suppri- mant ou en modifiant l’article L921-8 qui est en principe applicable. Ce que cela implique En clair, l’article L921-8 crée par l’ordonnance n°2010-462 du 6 mai 2010, signée par le gou- vernement, ne résulte pas d’une volonté politique de limiter le nombre de cannes en action de pêche sur un seul et même bateau, mais d’une erreur de codification due à un logiciel sur lequel les ministères s’appuient. Alors oui, vous serez en infraction à chaque fois que vous aurez plus de deux cannes en action de pêche sur votre bateau, car comme l’indique maître Fauconnet, cette limitation est parfaite- ment applicable. Et non, vous ne serez pas verba- lisé si vous pêchez à 3, 4, 5 cannes ou plus, simul- tanément sur le même navire, car le ministère a donné pour instruction, aux services de contrôle, de ne pas appliquer l’arti- cle L921-8 du code rural et de la pêche maritime. Par conséquent, amis pêcheurs, vous pouvez continuer à pêcher comme vous le faisiez jusqu’à présent, tout en désobéissantimpunément à la loi, tant que celle-ci ne sera pas modifiée… Un véritable paradoxe, mais l’essentiel est pré- servé, pour le moment. Et vous pourrez, cette année encore, vous adonner à votre loisir favori. Les guides de pêche, quant à eux, pour qui cette mesure aurait pu être catastrophique pourront également continuer à exercer leur métier sereinement et, sur un plan personnel, je pour- rai aussi aller à la pêche avec mes deux enfants pêcheurs sans être obligé de mettre canne à terre. Ouf ! Enquête de J.-F. Leroux Si rien ne change, parmi ces trois pêcheurs, il y en a sûrement un qui devra se résigner à passer son tour. 12 Maintenant que la tempéra- ture de l’air est plus agréa- ble, les pêcheurs de la Côte d’Opale subissent déjà les signes précurseurs de la floraison des eaux. C’est certes un phénomène naturel, mais durant plusieurs semai- nes, les fils des moulinets sont englués, la mer prend une couleur peu sympa- thique et le poisson n’est pas vraiment mordeur. Oh, bien sûr, il y a toujours des exceptions, comme ce bar de 43 centimètres qui a permis à Joël Farrands de rempor- ter la première manche du championnat régional “Bord de mer” depuis la plage d’Equihen ou ce carrelet de près de 2 kg mis au sec par Alain Maka sur la jetée Ouest de Calais (voir photo ci-des- sus). Mais, dans l’ensemble, les scores demeurent plutôt faibles, que ce soit lors des différents concours ou en pê- che individuelle ; pour preuve, Jonathan Gambier réalisait le plus grand nombre de prises à Equihen en totalisant… quatre poissons au terme des trois heures de pêche. Les résultats sont sensible- ment comparables pour les pêcheurs en bateau, car le premier concours disputé à Dunkerque voyait le vainqueur totaliser un peu plus de 3 ki- los en… six heures de pêche. Heureusement, pour ceux qui ont la possibilité de s’éloigner au large sur les ridens ou en pêche sur les épaves, quel- ques morues de belle taille. Quelques bars devraient aussi faire leur apparition puisque “les colza commencent à fleurir”, me confiaient les spécialistes. Mais si les poissons semblent actuellement absents du littoral nordiste, c’est un peu la même chose des compé- titeurs qui ne se déplacent pas pour les récompenses de fin de saison 2010, dont les trophées ont été distribués à Dunkerque. Le président Marcel Nuttens félicitait néanmoins chaleureusement les trois champions régio- naux : Patrice Garot (bateau), Frédéric Joly (bord) et Olivier Folcke (lancer). En ce début avril, ce sont principalement les jeunes qui sont dans les préparatifs, leur rendez-vous national de La Tremblade les motivant à peaufiner leurs bas de ligne et tout le matériel indispensable à cette compé- tition. Un Nordiste reviendra- t-il avec le titre 2011 ? Vous le saurez en lisant le prochain numéro de Pêche en Mer ! On est loin des beaux paniers ! De notre correspondant Christian Duhaut CALAIS ET RÉGION ut BAROMÈTREDESCÔTESCALAIS ET RÉGION De Calais a Dieppe Ça ne devrait plus tarder! Comme prévu à ce moment précis de la saison, la floraison des eaux (la purge) a com- mencé fin mars et nous espé- rons tous que ça ne durera pas trop longtemps. C’est souvent après cet épisode naturel que la saison commence. Grâce à la douceur du mois de mars et des premiers jours d’avril, certaines espèces sont venues distraire les rares amateurs présents sur la jetée ouest. Quelques lieus, au train de plu- mes ou aux larves, à quelques mètres de l’ouvrage, près des roches. À l’appât vivant, quel- ques carrelets et flets sur les montages à fond, ainsi que les derniers merlans. Les bars ne devraient plus tarder à montrer le bout de leur nez. Nous pou- vons, si la purge ne s’éternise pas et que la météo est avec nous, piquer les premiers bars et maquereaux à la mi-avril. Croisons les doigts! En bateau, les plaisanciers pourront s’amuser à la côte avec les maquereaux d’ici quel- ques jours. Toujours de beaux, voire très beaux poissons au large où cabillauds et gros lieus provoquent de bonnes montées d’adrénaline. Deux techniques : la traîne et la dérive aux leurres souples. Les couleurs orange et jaune fluo ainsi que rouge cuivré donnent les meilleurs résultats. Sensations garanties ! Pour finir, le 15 mai très pré- cisément, se déroulera sur la plage du Havre, la troisième manche régionale du comité de Normandie. Inscriptions aux licenciés seulement avec le club organisateur ASPLH. Les manches régionales en plage sont trop rares, alors n’hésitez pas, inscrivez-vous, le poisson sera au rendez-vous. Bon début de saison à tous ! DenotrecorrespondantFrédéricMottaz DIEPPE ET RÉGION taaz Les meilleurs compétiteurs Bord 2010. Alain Maka et son carrelet de près de 2 kilos. Patrice Garot félicité par Jean-Claude Woillez. Pleins feux sur les grandes marées. Des kilomètres de rochers apparaissent comme par enchantement, formant un paysage inhabituel très escarpé parsemé de plusieurs centaines de petits points multicolores très éloignés de la côte : les pêcheurs à pieds. Très nombreux à l’occa- sion de ces coefficients élevés, leur panier est bien rempli. Profitant de cette opportunité, notre ami Michel Gosselin, qui pratique cette pêche depuis plus de 40 ans, décide d’aller visiter quelques bons vieux coins. Sa foëne scrute scrupuleusement quel- ques trous situés sous les rochers et, au bout de 45 minutes, c’est le jackpot! Un magnifique homard, un beau bleu comme on dit par ici, de 1,1 kilos. On prépare le court- bouillon,convie les voisins,et l’on passe à table… C’est la fête ! Outre cette activité de pêche, les grandes marées permettent de faire un repérage visuel extrêmement intéressant pour la pêche en bateau. Prendre le temps de fixer des amers, marquer quelques points GPS si l’on est équipé, et surtout d’observer et de comprendre plus concrètement pour- quoi certains lieux sont beaucoup plus propices au passage du poisson. À ne pas manquer lors des grandes marées : le plateau des Essarts quand il est découvert ainsi que les pontons d’Arromanches. Je vous garantie que ces petites balades vous permettront très certainement de réa- liser de meilleures pêches dans l’avenir. Pêche en bateau : l’un des fers de lance de nos pêches hivernales, les lieus jaunes. Ils sont toujours très actifs sur les épaves au large (au dessus de la bande des 15 miles). De très beaux spécimens ont été piqués. Côté technique: pêche à la verticale. Durant ces dernières semaines, j’ai souhaité réaliser quelques tests en light jigging avec des madaïs (depuis le temps que l’on en parle).Avec certains modèles, les résultats sont bluffants. Un petit coup de patte à prendre, et c’est parti. Je préconise des têtes de couleur jaune, orangée, et or. Jupe de couleur trans- parente/pailletée, rose/ blanche, et des pattes (ou tentacules) rouges vifs de belles longueurs. Person- nellement, mes modèles préférés sont le Dizzy Brain Plus (Bridge), et le Wasabi (Hart). Il faut radicalement oublier les mouvements de jigging classiques, et adapter le poids suivant les courants. Le maniement peut s’ef- fectuer en deux temps; en amont de l’épave, sur les ridins, légères grattées suivies de quelques tirées verticales très souples. Puis au-dessus de l’épave, jigging très lent en ascenseur avec de petits à-coups par intermitten- ce, des arrêts prononcés et réguliers. Par moment, vous pouvez même stabiliser le madaï, une bonne minute en jouant avec le courant. Les ten- tacules font du très bon boulot. Moins on en fait, et plus ça pêche, elle est pas belle la vie ? Cette technique me convient à merveille… Attention,avec le madaï, les attaques et coups de tête des lieus sont redou- tables.Ça vous secoue la carcasse ! Plus près de la côte,quel- ques bancs de maque- reaux sont déjà présents. Côté surfcasting, de très jolies pêches de plats ont été réalisées du côté de Dives-sur-Mer, Lion- sur-Mer, Courseulles- sur-Mer et Asnelles. Ça devient très intéressant. Tout début de l’aréni- cole qui est l’appât du moment, mais il faut creuser dur ! Plus globalement,au vu des évolutions du climat, j’ai le sentiment que la saison de la pêche au bar, sera précoce.Mais cela n’engage que moi. DenotrecorrespondantBrunoSonzogni OUISTREHAM ET RÉGION ni Michel Gosselin et son magnifique « Beau Bleu » de 1k100 Petit clin d’oeil au copain de pêche Arnaud de Wildenberg, qui m’avait vivement encouragé à tester la Diamon Red (Tenryu) dans le cadre de mes pêches à la verticale. D’une sensibilité, souplesse, nervosité et résistance exception- nelle, cette canne est un vraiment un Bijou ! Un beau Bleu! 14 BAROMÈTREDESCÔTES OUISTREHAM ET RÉGION De Ouistreham a Roscoff De notre correspondant Paul Guillou En général, cela ne débute pas avant mai, mais cette année, avec quelques semai- nes d’avance et peut-être à cause des beaux jours de fin mars et début avril, les lançons jaunes et les sardines sont déjà arrivés sur les courants du petit large, les prédateurs étant évidemment au rendez-vous sur ces zones. Les bars, qui chassent en dessous, font monter les lançons dans la couche d’eau su- périeure, faisant le bonheur des fous de bassan qui en profitent pour se gaver de cette manne nourricière. Il nous suffit alors de les repérer et de nous diriger vers leurs plon- geons incessants pour connaître la position du banc, que l’on pourra pêcher au lançon vivant, aux jigs ou aux leurres souples. Il faut évidem- ment posséder l’embarcation appropriée pour pouvoir se rendre sur ces lieux relativement éloignés de la côte, surtout que les vents ne mollissent pas vraiment tous les jours. Mais si le temps le permet, il est possible de faire de belles pêches également sur les grands fonds, car les gros lieus, morues et autres saint-pierres se régalent des sar- dines à proximité du fond et se laissent parfois prendre aux vifs et aux leurres. Il y a aussi quel- ques bars déjà présents le long des côtes dans les roches et les estuaires, mais ils sont encore ti- mides et pas très gros, tout comme les lieus de taille assez modeste que l’on prend au leurre souple à la volée. Quelques plats pour les pratiquants du surfcasting, surtout de nuit, et aussi les pre- mières dorades de l’année qui sont venues récompenser les plus chanceux. La préfecture a rédigé en 2009 un arrêté autori- sant l’extraction de 30000m2 de sable coquiller aux Duons et le tribunal adminis- tratif de Rennes en a décidé la suspension en mai 2010. Tout irait pour le mieux, sauf que la CAN (Compa- gnie Armoricaine de Navigation) a déposé un recours en pourvoi auprès de la cours de cassation. Je me pose donc des questions: - Quelles conséquences sur les lançons, les coquilles Saint-Jacques et les autres coquillages? - Quelles incidences pour les poissons et bien sûr les pêcheurs ? - L’extraction de tout ce sable aura t-il des ré- percutions sur la faune et la flore de la baie ? - Moi, j’en suis persuadé, mais seront-elles favo- rables, ça j’en doute ! Affaire à suivre… Je vous souhaite de belles sorties, beaucoup de satisfaction dans la pratique de votre loisir favori, et au plaisir de vous retrouver sur l’eau. C’est déjà reparti ROSCOFF ET RÉGION ou Première royale de l’année pour Sébastien. 16 BAROMÈTREDESCÔTES On peut écrire que l’hiver est bel et bien fini et que le printemps est là avec sa douceur. Du coup, les poissons arrivent, les bars, les dorades, de même que les seiches et les encornets. En revanche, les merlans regagnent le large et les cabillauds aussi. Les lieus jaunes vont quitter la côte pour trouver de la fraîcheur au large. Les premiers bars ont été pris et ils chassent au fond dans les bancs de lançons, donc il faut utiliser des leurres souples ou des jigs. Personnellement, j’ai pris des poissons dans des ridins, sur des fonds d’une vingtaine de mètres. Pour les dorades, elles se laissent prendre facilement à l’aide de coquillages, de vers ou de gueulins de maquereaux. Par ailleurs, avec le réchauf- fement de l’eau, les bars devraient arriver en plus grandes quantités, de même que les maquereaux À bientôt et bon début de saison. Lasaisonestlancée! De notre correspondant Johann Leux SAINT-MALO ET RÉGION idi d f d ée! ux ! x En effet,que cela soit du bord ou en bateau,ce mois aura été sous l’égide du lieu,ou colin comme on le nomme par ici.Les pêcheurs, avec l’aide d’une météo plus que clémente pour un mois de mars, auront pu le constater,que cela soit sur les quais de la gare maritime comme aux Mielles grâce à l’attrait magique que procure les anguillons ou caoutchouc rouge et blanc sur ces poissons. Côté surfcasting,encore de belles roussettes mais également des raies et les premiers bars se sont laissés leurrer sur les plages de l’ouest,du côté deVauville et du Rozel. À noter également que les paillots auront été productifs côtéVal de Saire. Du point de vue de la pêche en ba- teau,les espèces restent les mêmes, ce sont les tailles qui diffèrent… De gros lieux passant les 4 kilos ont été régulièrement pris ce mois-ci.Il est à signaler que les sardines sont présentes en grand nombre,servant ainsi la table aux prédateurs. Les postes traditionnels duVal de Saire ont tenu leurs promesses,mais également ceux de la partie ouest du département en face de Diélette et d’Omonville,où les premiers bars sont arrivés. Les leurres du moment,Gulp,Na- ture Shad,Keitech. Un salut spécial à mon stagiaire du mois,Guillaume (il se reconnaitra) et son père qui ont échoué aux Fla- mands un congre de 1,78 m,pris sur un morceau de maquereau après un combat épique.Les photos le mois prochain,j’espère. Maintenant que vous allez tous,moi le premier,vous ruer sur vos cannes afin de pêcher votre poisson roi,j’ai nommé le bar,un petit rappel :36 c’est la loi,42 c’est être responsable. Allez prudence sur l’eau et au mois prochain. Degroslieus,maispasseulement… De notre correspondant Stéphane Jarry CHERBOURG ET RÉGION t d’O ill passeuleme rr asseu ry Enfin le printemps, les premiers rayons de soleil, les premières sorties agréables en mer et les premières jolies pêches. Il était temps, car beaucoup de pêcheurs piaffaient d’impatience. Côté pêche, c’est le lieu qui fut le roi du mois, bien présent sur la côte et au large, des lançons autant que l’on en vou- lait, il ne restait juste qu’à trouver les bancs. Tout le monde s’est amusé avec de forts jolis poisons de 2 kilos en moyenne et de beaux spécimens atteignant jusqu’à 6,5 kilos. Quelques rares bars ont également été pêchés, mais encore grainés, ces derniers sont repar- tis à l’eau. Sur le Léjon, les spécia- listes de la daurade ont ferré quelques belles pièces, des maquereaux également, de petite taille, ce qui est plutôt bon signe… Seul “point noir”, la baie est remplie de marsouins qui viennent se gaver de seiches venues se reproduire. En conclu- sion, pourvu que le soleil dure… De notre correspondant Yannick Poilpot SAINT-BRIEUC ET RÉGION Les pêcheurs dans les starting-blocks SAINT-MALO ET RÉGIONNCHERBOURG ET RÉGION De Cherbourg a Saint-Brieuc De notre correspondant Philippe Zèques LORIENT ET RÉGION es Au sortir d’un hiver plutôt froid et peu intéressant côté pêche,le début du printemps semble vouloir nous apporter matière à sourire.Certes les premiers concours de bord de mer sont surtout le prétexte à des retrouvailles au bord de l’eau et à dérouiller un peu les cannes et les moulinets.Les poissons ne sont pas encore légion et les prises de jour sont trop rares pour savourer pleinement ces sorties. Néanmoins la mi-mars,marquée par un temps printanier très agréable,a permis de capturer les premiers maquereaux de l’année! Ce fut d’abord quelques lisettes en bateau en sortie de la Laïta, puis ensuite de beaux maquereaux pris du bord sur les rochers de la pointe du Talud.Il n’en fallait pas plus pour dé- clencher les premières sorties massives, les beaux jours aidant et surtout un allongement conséquent des journées, conjugués à cinq jours de grandes marées (jusqu’à 118).Beau temps, gros coefficients,tous les ingrédients étaient réunis pour sortir de la léthargie hivernale et reprendre tranquillement le chemin de l’estran. Quelques chasses d’aiguillettes ont pu être observées,ainsi que quelques prises de belles tailles de ces jolies acrobates nous mettent déjà l’eau à la bouche.Les prochains jours,si la tem- pérature reste douce,il y a fort à parier que les maquereaux feront l’objet de toutes les attentions des pêcheurs,du bord et en bateau… À l’occasion d’une épreuve de surf- casting qualificative,organisée par le Guidel Surfcasting Club sur la plage des Kaolins,les premières vieilles ont été prises.Des poissons de 30 à 36cm, bien combatifs qui ont permis au jeune benjamin Maxime Bienvenu,du club organisateur,de remporter son premier concours face à des adultes et non des moindres.Signalons pour la petite histoire que le comité régional FFPM de Bretagne a mis en place depuis l’année dernière une taille minimale (35cm) de capture de la vieille et autres labridés,ainsi qu’une échelle de rela- tion taille-poids,permettant la remise à l’eau dans de bonnes conditions des poissons capturés lors des concours du championnat de Bretagne et concours Open organisés dans cette région.Ce poisson n’étant pas soumis à une taille de capture,il convient de saluer cette initiative qui va dans le sens de la pré- servation des espèces et de la ressource, sujet ô combien d’actualité.Par cette initiative la FFPM,par l’intermédiaire du comité de Bretagne,montre la voie par des actions et des mesures concrè- tes sur le terrain,que l’on souhaite voir appliquer au niveau national.En tout cas,les premiers poissons s’activent et notre activité préférée va reprendre son essor. Je vous souhaite de très belles sorties en ce début de saison. Enfin la reprise! 18 BAROMÈTREDESCÔTESDe St Gilles a Saint-Nazaire De notre correspondant Guy Perrette SAINT-GILLES ET RÉGION e N À l’heure où chacun de nous est invité à respecter l’envi- ronnement et à participer à la protection de la ressource, il est des pratiques qu’il est bon de faire connaître pour qu’elles soient appliquées car elles illustrent particu- lièrement bien ce qui est en notre pouvoir dans ce domaine. C’est ainsi que Jacques,adhérent de la FNPPSF et du Cercle Nau- tique de Saint-Gilles-Croix- de-Vie Pêches et Plaisance, n’a pas hésité une seconde pour relâcher cette femelle homard (Homarus gamma- rus,crustacé de l’ordre des décapodes,taille minimale du céphalothorax 87mm) chargée d’œufs,comme le prouve ces photos. Un geste noble et si utile !Voici donc quelques milliers de homards en puissance qui vont pouvoir tenter de survivre dans leur élément naturel. Peut-être que cer- tains d’entre eux atteindront les 50 ans et la taille de 1 mètre ? C’est probable. Saluons ce noble geste et souhaitons qu’il donne des idées aux pêcheurs de loisir qui se trouveront dans la même situation ! Cette femelle porteuse d’œufs a déjà été fécondée par accouplement avant la ponte des œufs,elle les gardera durant plusieurs mois sous elle,on trouve des femelles avec des œufs toute l’année. La maturité sexuelle des ho- mards n’intervient pas avant 4 à 5 ans,voire 6 ans pour les femelles. Concernant la pêche des poissons enVen- dée,soulignons l’arrivée des merlans (Gadus merlangus, taille minimale de 27 cm) et des lieus jaunes (Pollachius pollachius, taille minimale de 30 cm) de bonne taille et assez près de la côte. La pêche des merlans à la ligne peut s’opérer en deux temps :tout d’abord se don- ner le plaisir d’un petit coup de canne ou de traîne pour prélever quelques maque- reaux (Scomber scombrus, taille minimale de 20cm et 30cm en mer du Nord), déjà présents eux aussi, et ensuite armer quelques hameçons de cette chair succulente à l’adresse des merlans :succès garanti. En ce début de printemps, on nous rapporte que des unités de pêche‘’industriel- les’’ prélèvent de grandes quantités de merlans sur des zones où se rassemble cette espèce,générant deux conséquences :d’abord un impact très important sur la ressource,et peut-être même malheureusement trop important,pouvant mettre la ressource en péril, et ensuite un écroulement des cours qui crée un manque à gagner important pour les petits pêcheurs côtiers palangriers… Comment réguler tout cela pour assurer à coup sûr un renouvellement de la res- source et permettre à tous les pêcheurs professionnels de vivre de leur travail ? Les quotas existent,mais ils ne sont pas la panacée car nous savons qu’ils génèrent d’autres effets pervers… À vous de jouer messieurs les responsables et peut- être que le temps presse, vous avez le choix entre la réglementation (périodes de repos biologique,zones in- terdites…) ou l’implantation massive de récifs artificiels dans les endroits fréquentés par ces espèces… Nous en sommes sûrs maintenant, les représentants du CLUP (comité local des usagers permanents du port de Saint Gilles-Croix-de-Vie) seront bien présents au prochain conseil portuaire pour,enfin, tenter de défendre légitime- ment les intérêts des navi- gateurs de plaisance dont la contribution financière permet au port de fonction- ner. Ils tenteront de faire adopter leur point de vue sur les sujets les plus impor- tants et les plus sensibles, comme les tarifs portuaires qui s’avèrent parmi les plus élevés de notre côte nationale. Le CLUP est une entité officielle prévue par la loi depuis plus de 25 ans, mais celui de Saint-Gilles sera le premier deVendée, l’inscription des navigateurs de plaisance au CLUP est gratuite. Pour en savoir plus, une seule adresse : clup.saint. gilles@gmail. com Les bonnes pratiques Après un hiver tristounet, puisque les sorties au large, du fait de la météo, auront été rarissimes, ne permettant pas de savoir si la transition entre 2010 et 2011 aurait été un bon cru, le printemps a plutôt bien débuté. On aurait tendance à dire, et c’est assez étonnant, que le mois de mars qui vient de s’achever n’aura pas permis aux espèces d’occuper le “terrain” de manière ration- nelle, comme elles avaient pour habitude de le faire lors des saisons précédentes à pareille époque. Ainsi, mi-mars, on pêchait sur les fonds de 20 m autour du plateau de la Banche, à 5 milles au large de La Baule, quantité de maquereaux et de lisettes. C’est rare puisque leur apparition était plu- tôt remarquée courant avril. Paradoxale- ment, on trouvait sur les mêmes zones des merlans, et même de très beaux merlans qui, généralement, dès fin février, avaient quitté ces mêmes lieux. La température de l’eau était pourtant, fin mars, encore en dessous des 10°C, ce qui est quand même limite pour les éclaireurs que sont les maquereaux. Les lieux, eux, sont au rendez-vous, mais c’est logique. Il suffisait de se laisser dériver le long des accores du Grand Trou (on passe en quelques secondes de 20 à 60 m) pour hisser à bord des poissons de 2 ou 3 kilos. Toujours pour rester dans le domaine de l’insolite, après les maigres de février, ce sont des cabillauds labellisés “La Turballe” que l’on trouve de temps à autre sur les étals des poissonniers de la région. Et il s’agit de très jolis poissons. Si la morue commence à descendre le long des côtes de Bretagne sud en mars, il va falloir revoir ses fondamentaux, comme disent les en- traîneurs dépités, et les pêcheurs récréa- tifs vont devoir s’adapter. En attendant, ils vont sortir leur fil et se précipiter fin avril sur les alentours du phare du Pilier pour taquiner les grisets qui, chaque année, se regroupent en fortes concentrations dans ce périmètre. Mais attention, car on ne le répètera jamais assez, ne conservez que les grosses daurades. Celles qui font moins de 28 cm, dans 90 % des cas, sont des femelles grainées. De notre correspondant Max Ponroy En avril,tu sors ton fil… SAINT-NAZAIRE ET RÉGION Maquereaux et gros merlans côte à côte en mars, on n’avait encore jamais vu cela! Saluons ce noble geste et souhaitons qu’il donnera des idées aux pêcheurs de loisir qui se trouveront un jour dans la même situation ! 20 BAROMÈTREDESCÔTESDe La Rochelle a Bordeaux De notre correspondant Benoît Boutin LA ROCHELLE ET RÉGION tin N L’arrivée du mois d’avril annonce la reprise de l’activité pour tous les pêcheurs du côté de La Rochelle. Les eaux se ré- chauffent doucement et de nombreuses espèces reprennent le chemin de la côte. Les premiers bars font leur apparition et se laissent capturer aux leurres. La technique utilisée est la pêche à la volée. Cette pêche “light” se pratique avec des cannes sensibles d’une puissance de 10-40 g, une tresse fine d’un diamètre de 10/100 à 15/100 et de petits leurres, type Glider Shad ou X-Layer, munis de têtes plombées de 10 à 20 g. On recherchera de préférence les zones peu profondes entre 5 et 15 mètres. Du côté de la pêche à soutenir, les premières dorades grises entrent dans le Pertuis d’Antio- che. Elles se laissent capturer à la sardine, à la coque ou au chipiron bien sûr. Vous pourrez admirer leurs magnifi- ques couleurs bleutées, signes de la période de frai. Pensez à remettre les poissons grainés à l’eau ! Leur arrivée marque à l’inverse le départ des merlans qui regagnent le large pour migrer vers les eaux plus froides du large. Du bord, les soles sont au rendez- vous, souvent de belle taille. Elles se laisseront aisément tenter par un vers tube ou une belle grappe de néréides. La période est également favorable pour pêcher de jolis bars en surfcas- ting à l’aide d’un joli casseron, notamment sur la plage de Sablanceau. En cette période où les seiches abondent, ils en raffolent. Côté compétition, le deuxième challenge international de la pêche au congre s’est déroulé les 9 et 10 avril à La Ro- chelle. La particularité de ce challenge est la pêche quasi intégrale en no kill. Seuls les poissons d’une longueur supérieure à 1,40 m sont gardés pour la pesée lors de cette compétition. L’intégra- lité des autres congres piqués, dont la taille est donc inférieure à 1,40 m, sont remis à l’eau en vie. Soulignons l’importance de ces initiatives pour la préservation de la ressource… Chapeau bas au club de l’ARPSM qui prend des initiatives en faveur du déve- loppement durable et montre l’exemple. Enfin, soulignons la réouverture annuelle du magasin “Rêves de pêches”, situé sur le port de Saint- Denis d’Oléron. Vous pourrez y trouver tout le matériel nécessaire à la réalisation de votre passion que ce soit à soutenir, en surfcasting ou aux leurres, à deux pas du phare de Chassiron et des excellents spots de pêche. Ça y est, c’est reparti ! De notre correspondant Baptiste Fournier BORDEAUX ET RÉGION ieer Pour débuter ce baromètre des côtes,je tiens à vous faire part d’une action menée par des bénévoles au début du mois. En association avec la mairie de La Teste,le Surf-Casting Club Girondin (SCCG) a organisé, le samedi 2 avril,sur les plages du Petit-Nice,une journée“nettoyage des plages”. Amoureux de leur passion et de leurs plages,ils n’ont pas hésité,armés de sac poubelles et de courage,à débarrasser la plage des plastiques,verres et autres détritus qui la jonchent. Un geste exemplaire de la part de ces pêcheurs qui ne rechignent pas à tenter de sauvegarder leur environnement. Car c’est aussi ça être pêcheur :c’est participer à de telles manifesta- tions. Même si la démarche ne résout pas le problème, de telles journées sont malheureusement nécessaires. Comme le SCCG,d’autres municipalités et associations organisent des journées de ce type sur notre littoral. Renseignez-vous auprès de vos mairies… La saison est désormais lancée. Les belles journées et les températures clémentes favorisent la présence des sparidés. En effet,que ce soit du bord ou en bateau, sars et grisets permettent de faire de jolies pêches. Les résultats sont cependant en dents de scie et,comme toujours,ce sont les pêcheurs les plus assidus qui tombent sur les périodes d’activité alimentaire des poissons et réussissent leur sortie. Cette période mar- que aussi et souvent l’arrivée des premières dorades royales. Pour les spécialistes,elle représente le pois- son-roi de la région.Appréciées pour leurs combats, elles mettent cannes et moulinets à rude épreuve. Un montage coulissant avec un long traînard semble être la technique la plus appropriée. Crabes,machottes, vers tubes et pistiches sont les appâts à privilégier pour séduire ce poisson. Le bar moucheté (piguey) est également présent.Aux leurres ou aux appâts naturels, quelques jolis spécimens se sont fait prendre ; encore faut-il aller les chercher loin… Du côté de l’estuaire, les amateurs de bars ont retrouvé le large. En bateau ou encore en kayak (une pratique de plus en plus répandue),beaucoup de poissons sont présents sur les têtes de roches ou encore sur le secteur du phare de Cordouan. Les pêcheurs qui sont partis au large ont pu toucher de très gros poissons sur les épaves. Certains échos annoncent la prise de quelques maigres dans le bassin d’Arcachon. Mais leur présence semble encore un peu précoce,il nous faut donc atten- dre un peu :la délivrance n’est pas loin ! Le mois prochain devrait voir l’arrivée massive de ce poisson avec,dans ses rangs,encore quelques poissons trophées ! Les congres restent très actifs au printemps.Avis aux amateurs! Bar de 3 kilos qui annonce un beau début de saison. Tout est en ordre
PECHE EN MER n°310 - Page 1
PECHE EN MER n°310 - Page 2
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