FRANCE DIMANCHE n°3418 - Page 6 - L a grosse cloche ne bouge pas, mais les quatre petites s’en vont. Ces dernières portent les prénoms peu courants d’Angélique-Françoise, d’Antoinette-Charlotte, d’Hyacinthe-Jeanne et de Denise-David, alors que leur grand frère, l’immuable, s’appelle plus couramment Emmanuel. De quoi parlons-nous donc? Des cloches de Notre-Dame de Paris, celles que faisait sonner Quasimodo dans le roman de Victor Hugo. Enfin, pas les mêmes, vu qu’Emmanuel, le gros bourdon de la tour sud (11627 kg pour un tour de taille de 2,61 m!) n’a été fondu qu’en 1685 et produit un fa dièse d’une rare pureté. C’est pour cela que ses petites sœurs – elles ne sont nées qu’on 1856! – vont être remplacées par d’autres, qui seront davantage en harmonie avec lui. Il y aura même du renfort car, dès l’année prochaine, ce seront neufs nouvelles cloches qui remplaceront les quatre que l’on vient de descendre. En attendant, les quatre sœurs ont le bourdon… Cyril LIGNAC et Thierry MARX La tête dans les étoiles! L es deux jurés de l’émission Top chef sont à l’honneur. Alors qu’ils font un tabac, chaque lundi, dans le programme de M6, Cyril Lignac (à g.) et Thierry Marx (à d.) viennent d’être distingués par le célèbre Guide Michelin. Avec son restaurant, Le quinzième, situé dans le XVe arrondissement de Paris, le premier décroche sa première étoile. Et le second, aux fourneaux du Mandarin oriental, situé dans le Ier arrondissement, en est déjà à sa deuxième! Une belle reconnaissance pour ces passionnés de cuisine. 149, rue Anatole-France, 92534 Levallois-Perret Cedex.Téléphone : pour joindre votre correspondant, composez le 014134 suivi du numéro de poste qui figure à la suite de son nom. Président d’honneur : Daniel Filipacchi. Directeur de la rédaction : Philippe Bonnel (8508). Rédacteur en chef : François Charlonnai (8534). Rédactrice en chef déléguée : Françoise Dangerfield (8506). 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Selon le site lepoint.fr il devait officialiser sa candidature hier, jeudi. L’auteur des Enfants de l’aube souhaite succéder au romancier Pierre-Jean Rémy, au quarantième fauteuil. Résultat le 26 avril prochain, date de l’élection… ■ C’est arrivé cette semaine On en p beauc “Le seul domaine où l’on n’est pas limité, c’est le sexe. Du coup, on ne se prive pas. Avant d’être Français, on a été Gaulois, et je m’en félicite tous les jours.” Philippe BOUVARD, VSD La phrase qui nous fait rire! Notre-Dame a le bourdon… ★ ★★ PIERREOLIVIER/PASCALITO/M6 JÉRÔMEMARS ANTHONYQUITTOT Claude FRANÇOIS Maudit en aExclusif Janet, France, Isabelle, Hellen, Sofia, Kathalyn… pour toutes les femmes de sa vie, il a écrit une chanson. Et derrière chacune d’elles, il a cherché désespérément le visage de son premier amour, la “Pauvre petite fille riche” qui lui avait déchiré le cœur, l’année de ses 10 ans. Fabien Lecœuvre, auteur d’“Autobiographie”, et Christian Morise, son secrétaire particulier, dévoilent les SECRETS du “Mal-aimé”. « S urTerre,iln’ya quetroischoses qui comptent : la naissance, la mort,etentreles deux,l’amour», déclara un jour l’idole. Cette phrase pourrait, à elle seule, résumer l’existence de Claude François. Car de sa plus tendre enfance jusqu’à son dernier souffle, l’homme n’a toujours eu qu’undessein:aimeretêtreaimé.De sonpublicbiensûr,maissurtoutdes femmes. Elles étaient son sang, sa sueur, ses larmes, toute sa vie. Et sans elles, l’artiste n’aurait certainementpaseuunetellecarrière. «Sijen’avaisjamaisétéamoureux, je n’aurais jamais écrit de chan- sons», soulignait-il. Et avec son premier tube, Belles belles belles, sorti en 1962, tout est dit… Alors queCloclo,unfilmretraçantl’odys- sée de la star, sort sur nos écrans le 14marsprochain,FranceDimanche a choisi de vous faire vivre, ou revi- vre, la légende de ses amours… France Dimanche 5 mour! BENJAMINE La première 1950-1952 C ’est un fantasme, un souvenir qui l’a poursuivi toute sa vie. Un visage d’ange, empreintd’unecandeuretd’unelibertéqui résonnaitdanssoncœur,commel’échod’une enfanceetdesparfumsquil’ontaccompagnée. Benjamine Begouin, son premier amour, a déterminé la vie sentimentale de l’artiste… Lorsque cette petite Anglaise apparaît, sur la plaged’Ismaïlia,enÉgypte,letempss’arrête. Ses cheveux dorés, ses yeux bleus et sa tête de poupéelefontchavirer.Claudea10ans,mais ilestamoureux.Quelquesbaignadesdansles eauxdelamerRougeetdespromenadesinno- centes le long des plages suffiront à rendre le jeunegarçondébordantdepassion.Trèsvite, même si leur relation reste platonique, le duo devient inséparable. Sans elle, celui que l’on surnomme alors Coco peine à se nourrir… Idéal Devinant les sentiments de son rejeton, Chouffa, sa mère, prend l’initiative d’invi- ter régulièrement Benjamine à leur domicile. Pourcomblersonfiston,maisaussipourqu’il retrouvel’appétit!«Claudeluioffraitdesfleurs qu’ilcueillait,conservaitpourellesesmeilleurs bonbons, pour le simple plaisir de marcher auprès d’elle en lui tenant la main», écrivait- elledansMonfilsClaudeFrançois(1979).Mais très vite, la future star connaît son premier chagrind’amour…«Lesparentsdecettepetite Anglaise défendaient aux deux enfants de se voir parce qu’ils n’étaient tout simplement pas du même monde. Plus tard, Claude allait chanter Pauvre petite fille riche [1963, ndlr] en pensant à Benjamine», poursuivait Chouffa. Et lorsque son père, Aimé, contrôleur du traficmaritimesurlecanaldeSuez,estmutéà PortTewfik,lafamilledoitdéménager.L’heure des adieux a sonné… Mais il ne l’oubliera jamais. Comme un idéal, symbole des jours heureux, Claude conservera l’image de cette fillette qui a bouleversé sa vie. Et, à traverssesconquêtes,l’hommeten- teratoujoursd’apercevoirsonreflet, blond,presqueplatine,avecdesyeux bleu clair et un petit nez retroussé. D’IsabelleForêt,lamèredesesdeux enfants,enpassantparFranceGall, jusqu’àKathalynJones,sadernière compagne, la ressemblance a tou- jours été frappante… Tout au long de sa vie, dans ses chansons et ses interviews, le chan- teur adressera des clins d’œil à son premieramour.Et,en1976,illancera un parfum, Eau noire, inspiré par Benjamine. «Elle avait dû se laver avec un savon aux fleurs, son odeur naturelle se mélangeait à cela, une petiteodeurdepoudrequ’onmetaux enfants,etletoutdonnaituneespèce de parfum insensé, qui ne m’a plus jamais quitté.» Deux ans plus tard, Claude François souhaite sortir un nouveauflacon,intituléEaublonde, en hommage à l’inoubliable cheve- lure qu’arborait la jolie Benjamine. Mais il n’a, hélas, pas eu le temps de faire aboutir son projet... En 1952, l’insouciance de l’enfance devant la plage d’Ismaïlia, en Égypte. Claude, 12 ans, joue avec sa sœur Josette. 6 France Dimanche « J e sais que cette fois, c’est la fin/Je sais que l’on n’y peut plus rien […]/Jepleuredehaineaupetit jour/Je te hais en gémissant d’amour…»C’estàtraversces quelques vers, extraits d’une chansonbaptiséeJesais,sortie en1964,queClaudeFrançois rend hommage à la seule femme qu’il ait épousée. Dans ce titre, comme dans deux autres, J’y pense et puis j’oublie (1964) et Même si tu revenais (1965), la star pleure cet amour… De leur ren- contre, dans les coulisses du SportingclubdeMonte-Carlo, àleurpremierrendez-vous,au cinémadeBeausoleil,dansles Alpes-Maritimes, en passant par leur union, le 5 novembre 1960, et leur conquête de la capitale, Claude a toujours aimépassionnémentcettebelle danseuseanglaise.Troppeut- être…Carsajalousiemaladive finit par faire fuir Janet. Jalousie «Je l’aimais et, en même temps,ilmefaisaitpeur.Lors- que nous dînions au restau- rant,jegardaislesyeuxbaissés pour éviter qu’il m’accuse de vouloir séduire notre voisin de table […]. Le soir, quand il partait travailler, il m’enfer- mait dans notre chambre de bonne», confiera-t-elle plus tard à Paris Match. Et seu- lement dix-neuf mois après avoir dit «oui», Janet Wool- lacott tombe finalement sous le charme d’un autre artiste, Gilbert Bécaud. Decetamournaîtunepetite fille, Jennifer, et, plusieurs annéesaprèsleurséparation,le divorceavecClaudeFrançois est prononcé le 13 mars 1967. «Sondépartaétécommeune crevassedramatiquedansma vie. J’étais réellement fou de douleur», devait-il déclarer par la suite. Mais si cette rupture fut probablement sa plus pénible, elle fut égale- ment celle qui libéra sa plus belle plume… CHRISTINE Sa premi•re fanÉ 1959 S ansl’embrasser,sansletoucher, sansmêmeluiparler,elleapro- fondémentmarquél’existencede Claude.Parsasincérité,sonculotet safraîcheur,Christineparviendraà garderuneplaceàpartdanssoncœur. Alorsqu’ildébute,entantquebatteur auseindel’orchestreduSportingclub deMonte-Carlo,l’artistegoûteaux prémices de la célébrité. C’est après unereprésentationdonnéeaucasino delaprincipauté,aucoursdelaquelle ils’estparticulièrementillustré,que ClauderencontreChristine.Dansles coulisses du show, cette jolie blonde lui tend une lettre avant de s’enfuir sans un mot. Mais la lecture de ces quelques lignes bouleverse le jeune homme:«Claude,jetetrouveformi- dable,maismalheureusement,pour que tu m’aimes, je suis un peu trop jeune.Jen’aique13ans.Pourrais-tu m’attendre quelques années? Pour toi, je serai la meilleure des fem- mes…» Même si au cours de sa carrière, la star ouvrira des milliers delettresd’amour,aucunen’auraune résonance aussi forte que celle de sa première groupie. Tel un talisman, ce bout de papier froissé reste ainsi contre son cœur pendant cinq ans. Très ému par cette déclaration, le chanteur la conserve en effet pré- cieusement dans son portefeuille. Jusqu’aujouroù,aucoursd’ungala, ce dernier disparaît… JANET Son unique Žpouse 1959-1962 A ssis au bord de la rivière qui traverse sonmoulindeDanne- mois, la star caresse sa gui- tare,enquêted’inspiration. Ce 27 août 1967, accompa- gné de l’un de ses compo- siteurs, Jacques Revaux, et de l’auteur Gilles Thibaut, Claude François a de nou- veau le cœur brisé. Après l’avoir aimé trois belles années, France Gall s’en est allée. Laissant un Cloclo désœuvré et seul. Durant plus de trois mois, l’homme se mure dans sa propriété,annulanttousses galas sans même répondre au téléphone! Colère Présentàsescôtésdurant cettepériode,sonsecrétaire particulier,ChristianMorise se souvient : «Il était effon- dré. Je ne l’avais jamais vu comme ça… Il n’avait plus le cœur à rien.» Un océan de tristesse qu’il parvient finalement à déverser dans untextequideviendral’une des plus belles chansons du répertoirefrançais:Comme d’habitude. Et c’est avec l’énergiedudésespoirqu’en studio, il enregistre ce titre en une seule prise! C’estlacolèrequiluiavait valudeperdresabien-aimée. Car,selonChristianMorise, ceseraitnotammentàcause du caractère extrême de la starquecetteidyllefinitpar voler en éclats. Un soir de 1965, pris de folie, Claude aurait même tenté d’assas- siner France! Ayanteuventd’uneaven- turequ’elleauraiteuavecun chanteurétrangerenmarge de l’Eurovision, Claude, fou de jalousie, alors qu’il setrouveenBelgique,fonce vers Paris en pleine nuit… Présent lors de ce sombre périple, Christian Morise se souvient:«Commeunetor- nade, Claude pénètre dans l’immeuble de son appar- tement parisien où France l’attend.Uneviolentedispute éclate pendant que je monte les bagages et les pique- cierges que Claude, ama- teur d’art, avait achetés chez un antiquaire. Il en prend un qu’il lui jette au visage. Ellel’évite,etl’objettermine sacoursecontrelemurenlais- sant une trace bien visible.» Paniquée, la chanteuse parvient alors à s’enfuir dans la rue, mais les choses n’en restent malheureuse- ment pas là… «Claude la repère à l’extérieur et se rue dans sa Mustang. Devenu fou, il fonce dans sa direc- tion pour la renverser!». Miraculeusement, France parvient à s’enfuir. Et, un peuplustard,elleluiéchap- pera pour toujours… « V iens à la maison… Y a le printemps qui chante!» Cet air aussi réjouissant qu’entraînantluiaenfaitétéinspirépar une nouvelle désillusion amoureuse. Assis sur sonlit,regardantlapluietomberparlafenêtre, le«mal-aimé»composeunechansonprofondé- ment triste en pensant à ce superbe mannequin suédois.Commel’expliqueFabienLecœuvre,ce n’est que plus tard que le tempo de la mélodie seraaccéléré.Maismêmesicetitredevientainsi ce tube joyeux sur lequel tous les Français ont dansé, il n’empêche pas le cœur du chanteur de saigner.Aprèsuneidylledeseulementunmois, Claudedoitserésoudreàrompreaveccellequ’il aimepourtantdetoutsoncœur.Lesmursdeson bureau,desonappartement,etmêmedesaloge sont en effet tapissés des photos d’Hellen. Sauf quecettedernièreselivreàunchantagedesplus douteux…enréclamantàClaudequ’ill’épouse, ce qui signifierait pour lui de ne plus jamais revoir son fils! Impensable pour lui, qui, malgré sa peine, préfère poursuivre sa route... FRANCE GALL Celle qu’il aurait pu tuer… 1964-1967 ISABELLE La mère de ses enfants 1967-1974 HELLEN Son amour impossible 1972 C ’est peut-être la «Ben- jamine» de la maturité. Celle qui reflète le mieux cevisagedepetitefillerencon- trévingtansplustôt.Aprèsune décennie de déboires amou- reux, Claude recherche une stabilité qu’il trouvera dans les bras d’Isabelle. À l’origine de leur relation, ChristianMorisenousraconte: «Claude souhaitait retrouver unejeuneetbelledanseuseque nous avions croisée au cours d’un gala, à Lyon, plusieurs annéesauparavant.Jel’appelais aussitôt,prétextantuneséance photo…Puispourl’inviteràun dîner plus intime avec Claude, peu de temps après.» Le des- tin est en marche. Et même si le cœur de Claude ne bat pas encore aussi fort pour Isabelle qu’il ne battait pour Janet et France, l’homme a un plan, qu’il lui dévoile lors de leur premier tête-à-tête. «Clauden’apascessédeme parler de lui. De la déception queluiavaitcauséesarupture avecsafemme,del’échecdeson aventure avec France Gall. Il a aussi évoqué ses projets, sa conception de la famille, les enfantsqu’ilvoulait.Toutétait déjà échafaudé avec précision dans sa tête», déclarait-elle dansGala,en1998,àl’occasion du20e anniversairedeladispa- rition du chanteur. Quelques mois plus tard, le 8juillet1968,lecoupleaccueille Claude François Junior, puis Marc, le 15 novembre 1969. Mais très vite, les couleurs du beau tableau de famille s’assombrissent. Foyer «Claude avait des aventu- res. Quand nous abordions ce sujet, il haussait les épaules en me disant : “Avec toi, c’est de l’amour,aveclesautres,cen’est quedusexe.”Maisj’avaisl’im- pression que les autres parta- geaientlemeilleurdeluietqu’il nemerestaitplusquelemauvais rôle:celuidelafemmeaufoyer, réduiteàgérerl’intendancede la maison», avouait Isabelle il y a quelques années. En1970,ilsortunechanson lourde de sens et qui semble s’adresser aux siens… «Entre tamèreetmoiçanevaplustrès bien, et depuis quelques mois chacun vit dans son coin. Je voudrais m’échapper, j’essaie quelquefois,maisjerestecloué dèsquejepenseàtoi»,chante- t-il dans ce titre, Parce que je t’aime mon enfant. Cette image, publiée à l’insu d’un Cloclo furieux, a appris la naissance de son fils Claude à ses fans. Avec Isabelle, en 1972. C’est sans doute elle qui ressemble le plus à la petite Benjamine, rencontrée vingt ans plus tôt. 8 France Dimanche Dans l’intimité de Claude François, de Christian Morise, Pascal Petiot éditions, 2008. Claude François, autobiographie, de Fabien Lecœuvre, éditions Albin Michel, 19 euros. SOFIA Uneparenthèseenchantée 1973-1976 C ’estpourcesublimemannequinfinlandaisde 19 ans que Claude François quitte la mère de ses deux fils. Son regard, ses cheveux et son petit nez en trompette rappellent, une fois encore, l’ange d’Ismaïlia… Pendant près de quatre ans, ils s’aimeront passionnément. Ironie du sort, c’est même avec elle, et non avec Isabelle, que la star profite pour la première fois pleinement de sa vie depère.Du20au26juin1976,alorsquelefameux tubeCetteannée-làvientdesortir,Claudeemmène sesenfantsdécouvrirlepaysnataldesacompagne. Dans une petite maison en bois, au bord d’un lac, tous trois vivent un bonheur unique. «Demémoire,iln’yaqu’unmomentoùmonfrère et moi avons eu une relation avec notre père qui n’était plus Claude François… C’est lorsque nous sommespartisenFinlande.Là-bas,nonseulement il n’était pas connu, mais il n’avait ni journalistes ni professionnels avec lui. Il était vraiment libéré de tout ça… Pendant une semaine, c’étaient des matchsdefoot,desbaladesenbarque,etiln’yavait quenous.Jen’avaisencorejamaispêchéavecmon père.Etmêmephysiquement,ilserelâchaitpuisqu’il n’étaitmêmepascoiffé!Là-bas,ilétaitapaisé.On était ensemble… qu’ensemble, et on était bien!», témoignait en 2008 Claude François Junior, dans l’émission Un jour, un destin, sur France 2. Les enfants, justement, seront la principale pommedediscordeentreClaudeetSofia.Enceinte à deux reprises, la Finlandaise avortera à chaque fois, l’artiste refusant d’avoir un troisième enfant. Cette réticence à s’engager, auxquelles s’ajoutent ses infidélités, lassent la jeune femme. «J’ai fait le bilan de notre relation : pas de vie privée, des fans à ses trousses matin et soir, où qu’il aille, offertes, pas de projets de vie commune… Je suis partie.» E lle est la dernière à l’avoir aimé… mais également la dernière à l’avoir vu vivant. Le 11 mars 1978, la star s’éteint dans ses bras. Électrocuté en ten- tantderedresseruneappliquedéfectueuse située au-dessus de sa baignoire, Claude Françoisquittelascèneàjamais,faceàune Kathalyn anéantie, qui ne peut que pleu- rer celui qu’elle aime éperdument depuis prèsdedeuxans.«Ilavaittrouvélafemme idéale[…].Cettefilleavaittouteslesfinesses d’une fée, en plus de la beauté et de l’intel- ligence»,déclaraunjourChouffa,lamère de Claude. Pour cette belle Américaine, rencontré au sein de sa propre agence de mannequins, Girl’s Models, le chanteur était prêt à bouleverser sa vie d’homme. «Nous avions des projets. Je ne sais pas si j’étais la femme de sa vie. Il y a vingt-six ans,j’auraisrépondu“oui”sansproblème! Il me parlait des enfants qu’il voulait avec moi. Il avait deux fils et voulait une fille», confiaitKathalynen2004,danslescolon- nes de France-Soir. Par amour, l’homme écrit même une chanson, C’est comme ça que l’on s’est aimé, qu’ils enregistrent en duo et qui devient le tube de l’été 1977! Àl’époque,ellenesaitpasencorequel’été suivant, elle ne pourra que pleurer celui qu’elle a tant aimé… ■ Florian ANSELME KATHALYN Jusqu’à son dernier souffle… 1976-1978 En juin 1976, en Finlande, patrie de sa compagne, il sera un père modèle, l’espace d’une semaine, pour ses fils Claude et Marc. Christian Morise 10 France Dimanche C ’estcequ’onappelleuneironie du sort, et celle qui vient de frapper Céline Dion est d’une grande cruauté. Nous vous révélions, dans notre n°3413 du27janvierdernier,comment la star québécoise avait dû se résigner à ne jamais mettre au monde ce quatrième enfant qu’elle voulait pourtant avec une telle intensité. Oui, malgré son ardent désir de maternité, Céline avait fini par se rendre aux arguments de René. Son mari lui avait fait valoir qu’à bientôt 44 ans, il était temps pour elle de commen- cer à se ménager un peu. Non seulement pour pouvoir donner à leurs trois enfants toutl’amourdontilsontbesoin,maisaussi pourpréserversavoixetcontinueràfairece métier de chanteuse qu’elle aime tant. Or, à peine Céline avait-elle renoncé à faire ce bébé qu’elle se retrouvait face à un autre drame, presque aussi douloureux : cettecarrière,àlaquelleellevenaitdesacri- fierunnouveaubonheurdemère,elleallait peut-être se voir contrainte d’y mettre un terme, définitivement! Eneffet,unmatindelafinfévrier,lachan- teuses’estréveilléeprivéedevoix.Plusrien! Malgré tous les efforts qu’elle a pu faire, la jeune femme a été dans l’impossibilité de retrouver la puissance de son organe. Et c’est la mort dans l’âme qu’elle a dû se résoudreàannulertouslesconcertsqu’elle devait donner au Caesars Palace de Las Vegas, jusqu’au 18 mars. Le responsable de cette catastrophe : un inquiétant virus qui s’était attaqué à ses cordes vocales et les avait littéralement neutralisées! Récidive Dansuncommuniqué,Célinelaissesour- dre son chagrin : «Je suis très fâchée d’être obligée d’annuler cette série de spectacles. Et je suis triste pour les fans, parce que je n’aime pas laisser tomber les gens qui sont venus de loin pour me voir. J’espère que tout le monde comprendra que je suis réellement mal à l’aise avec cette décision qui ne dépend pas de moi, mais d’un virus plus fort que moi.» Plus fort qu’elle, en effet, puisque, après avoir espéré pouvoir remonter sur scène dès le 3 mars, Céline Dion a dû céder aux injonctions de ses médecins et se résigner à reposer ses cordes vocales durant six à huit semaines! C’est bien pourquoi l’angoisse persisteautourdelachanteuse.Etledanger qui plane sur sa carrière est plus menaçant que jamais. Car l’alerte actuelle n’est nul- lement un fait isolé : c’est au contraire une récidive, et c’est bien ce qui la rend très inquiétante pour l’avenir. Déjà, en 1989, nous vous l’avions révélé, la voix de la star s’était soudain brisée, lors d’un concert à Sherbrooke, dans son Québec natal. Depuis cette époque, elle a constamment été suivie par un médecin, le Dr Gould. C’est ce spécialiste qui l’a contrainte à parler le moins possible - et Terrassée par une terrible maladie!La mort dans l’âme, elle a dû ANNULER des dates de concert. Un virus s’est attaqué à ses cordes vocales! Céline DION “Je suis triste pour les fans, parce que je n’aime pas laisser tomber les gens qui sont venus de loin pour me voir”, a-t-elle déclaré mêmepasdutoutlesjoursoùelledoitchan- ter! -, afin de ménager ses cordes vocales. Malgré cette attention de tous les ins- tants,desrechutessesontmalheureusement produites. En mars 2008, en Australie, la voix anéantie - déjà par un virus -, la jeune femme a dû annuler les concerts qu’il lui restait à donner. Et l’année suivante, dans sonlivreintituléLÕŽnigmatiqueCŽlineDion, l’écrivain québécois Denise Bombardier faisait cette sombre prédiction : «Cettevoixquiadonnélavieàlachanteuse peutaussilatuer.»Catastrophismeoutran- cier? Non! Car en cette année 2009, Céline endurait un véritable martyre et devait prendre de plus en plus de précautions pour que son organe ne la «lâche» pas au beau milieu d’un concert. Aujourd’hui, l’alerte semble encore plus grave que les fois précédentes. Alors, que va-t-il se passer pour Céline Dion? L’épée de Damoclès reste suspendue au-dessus de sa tête… ■ Didier BALBEC Omar SY Jusqu’à il y a quelques mois, on ne connaissait que son prénom, associé à celui de son comparse Fred, dans le Service après-vente des émissions, diffusé sur Canal+. Depuis la 37e cérémonie des Césars, Omar Sy est un homme comblé. En obtenant le trophée du meilleur acteur, grâce à son rôle dans Intouchables, il devient un comédien reconnu de tous, et le premier Noir à obtenir cette prestigieuse récompense. Bravo l’artiste! >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Thierry ARDISSON et Audrey CRESPO-MARA L’animateur de Salut les Terriens!, sur Canal+, aurait pu, lui aussi, recevoir un prix : celui du plus charmant baiser donné en pleine lumière… Il a, en effet, profité de la cérémonie pour officialiser sa relation amoureuse avec la charmante Audrey, ex-journaliste de LCI… >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> LA PARTY DES CÉSARS Après la cérémonie, suivie du traditionnel dîner au Fouquet’s, toutes les stars s’étaient donné rendez-vous à La Party, une belle soirée organisée par l’Académie des Césars et Chivas, avec la complicité d’Albane Cleret, à L’Arc, une célèbre discothèque parisienne. Guillaume Canet et son ami Gilles Lellouche sont ainsi venus trinquer, de même que Géraldine Nakache et Leïla Bekhti, ou encore Samuel Le Bihan, accompagné de sa femme Daniela… >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Kad MERAD Le héros de Bienvenue chez les Ch’tis a fait une chute spectaculaire, lors de la cérémonie des Césars, atterrissant sur le pupitre, qui a littéralement explosé. Le comédien a poussé le gag en restant au sol durant quelques secondes sous les yeux inquiets du public, avant de se relever… Si un réalisateur cherchait un cascadeur pour son prochain film, il est tout trouvé! 12 France Dimanche Spécial Césars et Oscars Thierry Ardisson et Audrey Crespo-Mara. Kad Merad. Guillaume Canet, Albane Cleret et Gilles Lellouche. Omar Sy. France Dimanche 13 Jean DUJARDIN L’interprète de Loulou, ainsi que l’équipe de The Artist peuvent être fiers (de gauche à droite, le producteur Thomas Langmann, Jean Dujardin, le réalisateur Michel Hazanavicius, les comédiens James Cromwell, Bérénice Bejo, Penelope Ann Miller, Missi Pyle et Uggie, le chien)! Toute cette joyeuse bande vient en effet de rafler pas moins de cinq Oscars : celui du meilleur film, du meilleur acteur, du meilleur réalisateur, de la meilleure musique originale, et des meilleurs costumes. Du jamais vu pour un long-métrage français! Chapeau… >>>>>>>>>>>>>>>>>>> ALBERT et CHARLÈNE Grande première pour le couple, qui a assisté, le 27 février dernier, à la cérémonie des Oscars. Deux jours plus tôt, ils ont pris part au très bel hommage rendu à Grace Kelly, à l’hôtel Bel Air de Beverley Hills. La regrettée princesse avait remporté le trophée de la meilleure actrice en 1955, pour Une fille de la province, juste avant d’épouser Rainier… >>>>>>>>>>>>>>>>>>> Meryl STREEP Pour la troisième fois de sa carrière, la star a reçu l’Oscar de la meilleure actrice le 27 février dernier pour son rôle dans La dame de fer, le biopic sur l’ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher. La comédienne de 62 ans qui compte 17 nominations à son actif, n’a pas caché son inquiétude de lasser le public : «Quand on a dit mon nom, j’ai eu le sentiment d’entendre la moitié de l’Amérique dire “Oh non, pas encore elle”», a-t-elle ironisé, peu après avoir reçu la statuette. Albert de Monaco et son épouse Charlène. Meryl Streep. Veni Vidi Vici L’équipe de The Artist. Jean Dujardin félicité par Uggie et par sa femme Alexandra Lamy. 14 France Dimanche E t de deux! Après le petit Billy, qu’elle a eu, en juin dernier, avec le chanteur Philippe Katerine, Julie serait déjà enceinte de leur deuxième bébé! Quand on a enfin trouvé l’homme de sa vie à 38 ans, il ne faut plus perdre de temps. «Philippe c’est l’homme avec lequel j’ai senti que je pouvais avoir un enfant, s’émeut l’actrice dans Psychologies maga- zine. Il a tout ce que secrètement je devais espérer. Il est très… fort.» À 43 ans, l’artiste lui fait profiter de son expérience de la paternité, car il a une fille de 18 ans, issue d’une précédente union. Et Julie se réjouit que Billy ait ce père-là commeréférence.CarPhilippe,sous des dehors loufoques, est un être calme, posé, réfléchi. Et surtout, la comédienne sait ce qu’elle doit à ce compagnon qui lui a sauvé la vie. Enoctobre2008,GuillaumeDepar- dieu nous quittait pour tutoyer les anges.Dedeuxanssacadette,Juliea vécusadisparitioncommeunséisme. Avec un père souvent absent, elle avaittrouvéchezsonfrère,ceregard masculin et bienveillant qui lui manquait tant! La perte de Guillaume la bouleverse, elle se retrouve dans une terrible détresse. «C’était une période atroce. Une telle dou- leur… Plus rien n’avait de sens, témoigne la comédienne dans Psychologies. Si même lui partait, à quoi bon rester? J’ai eu deux ans de perdition et de grosse dépression.» Présent Pendant cette descente aux enfers, Julie continuenéanmoinsàtravaillercommeun automate,pournepassombrer.Séparéedu violonisteLaurentKorciapeuavantlamort de Guillaume, elle se sent seule. Mais, en juin 2010, après vingt mois d’errance, elle entrevoit enfin le bout du tunnel. Alors qu’elle prépare le tournage du film Jesuisunnoman’sland,ellefaitlarencontre de celui qui en tient le premier rôle : Philippe Katerine. Et c’est un vrai coup de foudre! Grâceàluietàleurfils,ellereprend goûtàlavie.«Peut-êtrequ’enacceptant d’accueillircetenfant,jesavaisquejene pourraisplusm’égarerdansdespensées tropsombresetinutiles»,analyse-t-elle. Elle trouve même une dimension mysti- queàcettematernité:«Quandj’aiappris que j’étais enceinte, j’ai immédiatement pensé à mon frère : j’ai eu l’impression qu’il m’ordonnait de recevoir cet enfant. C’était comme s’il m’envoyait quelqu’un pourveillersurmoi,puisqueluinepouvait pluslefaire.»Etpuisquedeuxangesvalent mieux qu’un, elle s’est donc empressée d’en fabriquer un autre. Ce d’autant plus volon- tiers que son homme a une qualité chère au cœur de la jeune femme : il est présent. «Je n’aijamaisvumonpèrefaireautrechoseque travailler», compare Julie. Bien que réconciliée avec lui, elle a tou- jours la dent dure envers Gérard : «Gosse, il n’y en avait que pour lui. Alors que moi, qu’est-ce que j’y pouvais, au fait qu’il existe?» Dorénavant, ce sont ses enfants qui existent avant tout. Et, pour eux, cette rebelle est prête à tous les sacrifices, se définissant même comme une femme des années 1950, qui met toute son énergie dans la confection d’une blanquette de veau! Quel dommage que Guillaume ne soit plus là pour la savourer… ■ Benoît FRANQUEBALME Son compagnon l’a sortie de la dépression ENCEINTE d’un deuxième bébé, elle doit au chanteur Philippe Katerine d’être une maman épanouie doublée d’un cordon-bleu. Julie DEPARDIEU “C’est l’homme avec lequel j’ai senti que je pouvais avoir un enfant. Il a tout ce que secrètement j’espérais”, avoue-t-elle
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