01 INFORMATIQUE n°2131 - Page 2 - Forum sur les Relations Fournisseurs et Achats Informatique 2012 EMEA Juin 19 –20, 2012 Marriott Rive Gauche Hotel Paris www.forrester.com/svemea2012 3 01business&technoI24/05/2012I01net-entreprises.fr lARéDACTIONA... les mots clés de la semaine 3 en découvrant le projet fou de Max Marty. Cet entre- preneur américain a décidé de créer une annexe de la SiliconValleyà20milesmarinsdescôtesdelaCalifornie,dansleseauxinternatio- nales. L’idée est d’embarquer les créateurs de start up à bord du Blueseed, sorte d’incubateur flottant qui devrait voir le jour fin 2013-début 2014. Avantages : les entrepreneursenherbeserontrelativementprochesdelavraieSiliconValley,mais n’aurontpasbesoindevisasdetravailetpourrontpayerleursimpôtsoùilsvoudront. halluciné laSNCF.Lastraté- gie open data du transporteurporte d’oresetdéjàsesfruits,avecladisponibilitédenouvelles applicationstrèsorientéesutilisateurs.LeserviceTran- sifoulefournitainsientempsréeldesinformationssur l’affluencedanslestrainsenIle-de-France. en constatant à quel point une nouvelle offre peut bouleverser un marché jusqu’alorsassezfigé.Al’instardelatélé- phoniemobile.Selonl’Arcep,pasmoins de 6,9 millions d’abonnés mobiles, soit 10 % du parc total, ont résilié leur abon- nementaupremiertrimestre2012. souriapplaudi EricBesson.Leministredel’Economiesortant, qui couvrait aussi le numérique, a tiré sa révé- rencesurTwitter,commeilsedoitpourunpoliticiengeek.Auprès deses58000followers,sonderniertweetindique:«Twitteroff.Bises, Seeu.#soyezsages.»LetransfugeduPSsouhaitearrêterlapolitique etretournerdansleprivé(ilparlededirigerunclubdefootball). lesfournisseursdesolutionscloudsurletravail defondàfournirpourséduirelesPME.Selon une étude d’Ipsos pour SFR, 52 % des PME françaises ne sont pas convaincuesparlesatoutsdel’informatiqueennuage.Pouramélio- rer les échanges internes entre les services et rationaliser les coûts, ellesmisentdavantagesurlamobilitéetlaconnexionàdistance. alerté salué Compétitivité: p. 7, 27 Financement: p. 7, 32 Organisation: p. 10, 30 Saas: p. 20, 32 SSII: p. 11, 22 Télétravail: p. 16, 44 Bureautique: p. 12 E-commerce: p. 14 E-santé: p. 21 Minitel: p. 52 Programmation: p. 15 Réseaux: p. 19 Sécurité: p. 8 Smartphone: p. 18 dr wireimage/piasecki Compétitivité Financement minitel sécurité Bureautique SSIIE-commerce Programmation Saas Télétravail e-santé smartphone organisation Réseaux 4 01business&technoI24/05/2012I01net-entreprises.fr sommaire Abonnez-vous en ligne sur www.kiosque01.com éditorial 01 FrédéricSimottel Rédacteurenchef N.stolteNborg tendances 7. finances Le financement participatif à la rescousse des jeunes entreprises 8. sécuRité Cyberguerre : s’entraîner pour identifier ses faiblesses 10. oRganisation Casino crée une DSI groupe 11. seRvices Les groupes d’intérim peaufinent le positionnement de leurs marques 12.le mag it Se dégager des contraintes IT en passant au bureau en ligne 14. e-commeRce Pinterest, une galerie marchande à l’échelle du web 15. gReen tech Programmer autrement réduirait les ressources informatiques 16.oRganisation Les technologies aident à manager les télétravailleurs 18.staRt up Gérer une personne fragilisée depuis un smartphone 43. management Comment faire face à l’incertitude ? 44. RessouRces humaines Halte aux idées reçues sur le télétravail ! 45. styles 47. Rendez-vous du club 01 50. agenda 52. flash-back Il y a trente ans, le Minitel était une fierté nationale 54. pRochainement dans 01 expériences 19. télécoms Le groupe Chapelier baisse les coûts de son réseau d’interconnexion MPLS 20. help-desk Boursorama industrialise son support informatique grâce au Saas 22. RencontRe Une carrière bâtie sur les grands projets interculturels 24. juRidique Courriels syndicaux non sollicités : la Cnil sanctionne Couverture:Corbis 27. maRétique Le numérique au cœur de la compétitivité industrielle de la filière navale 28. humeuRs Le Brésil s’éveille-t-il ? Vers un partage des réseaux… 29. on en paRle dans les blogs 30. caRte blanche à… Cécile Demailly, consultante en stratégie organisationnelle opinions L’e-santé a besoin de rééducation C asser les murs, renverser les tables. C’est un peu la révolu- tion attendue dans l’univers de la santé numérique. Les projets du dossier médical personnel (DMP), le déploiement de la télé- médecine ou l’avènement de plans na- tionaux, tels que l’Hôpital numérique, nous en entendons parler depuis si longtemps. Le sujet est important. Il concerne la santé de chacun, l’amélio- ration des soins délivrés et, enfin, la bonne gestion des fonds publics. Mais, freinée par la résistance aux change- ments, le manque de moyens, sans oublierunmarchéfragmenté,unemau- vaisedéfinitiondesbesoinsoulacrainte des innovations technologiques, l’e- santé avance à petits pas. Certains ar- guent que la rentabilité des investisse- ments n’est pas visible à court terme. D’autresévoquent,àjustetitre,l’absence d’un pilote – une institution ou un or- gane de gouvernance – pour tenir les manettes et garantir une cohérence entre les besoins des administratifs, des professions médicales, des politiques, des pouvoirs publics et des spécialistes informatiques. Pourtant, une dyna- mique est en train de s’instaurer. Plu- sieurs initiatives locales montrent la voie, prêtes à témoigner de leurs bonnes pratiques. Des établissements, comme l’Agence des SI partagés de santé (Asip) ou l’Agence nationale d’appui à la per- formance(Anap),participentàl’avancée de réalisations concrètes (lire p. 32). Même le législateur a commencé à don- ner de la voix, il y a trois ans, en présen- tantlaloiHPST(hôpital,patients,santé, territoires). Les rails se posent, il faut à présent stimuler la machine et donner des moyens aux décideurs. Il est temps deconsidérerl’e-santécommeunprojet d’avenir, et de mettre en place une vraie politique industrielle. M «Plusieursinitiativeslocales montrentlavoie,prêtesàtémoigner deleursbonnespratiques» 32. e-sAnté dossier 33. enjeuX Administratifs, politiques, industriels : il faut un « pilote dans l’avion » 37. cloud computing L’informatique en nuage simplifie les traitements de l’imagerie médicale 39. budget Les programmes de financement public de l’hôpital numérique se multiplient 40. gestion La facturation directe promet une vision plus fine de l’activité de l’hôpital vous Mardi 5 juin 2012 – Paris En partenariat avec Gestion du cycle de vie produit PLM d’entreprise : rationalisez vos coûts d’intégration DÎNER-DÉBAT Fonctions collaboratives, référentiel unique de données, connexion aux outils auteurs… Un outil PLM transcende les barrières entre les différentes solutions métiers impliquées dans le développement produit. Avec, à la clé, une baisse des coûts d’intégration. Le Club 01 DSI, en partenariat avec Siemens, vous convie le mardi 05 juin 2012 à un Dîner-Débat pour échanger sur la gestion du cycle de vie des produits, dans l’ambiance raffinée d’un grand restaurant parisien. Un DSI témoin viendra exposer les choix qui l’ont conduit à déployer un PLM d’entreprise, ainsi que les avantages qu’il en a retirés. Au programme : Tous nos événements sur www.evenements01.com ■ L’enjeu de l’intégration d’un outil PLM d’entreprise aux solutions métiers existantes ■ La capacité d’une solution PLM à s’adapter aux changements de l’entreprise (stratégie, organisation, outils d’auteur…) ■ Déployer un référentiel unique des données produits pour fédérer les différents silos fonctionnels ■ La contribution des fonctions collaboratives au ROI d’un outil de gestion du cycle de vie produit BULLETIN D’ABONNEMENT Je souhaite recevoir une facture acquittée. Si l’adresse de facturation est différente de celle de la livraison ci-contre, merci de nous le préciser. Date et signature obligatoires Je règle: A réception de facture Par chèque bancaire à l'ordre de 01 Business & Technologies Par Carte bancaire (CB, EC, MC,VISA) N° N° de contrôle Expire fin (3 derniers chiffres au dos de votre carte bancaire) Retrouvez cette offre en ligne! www.abo-01informatique.com OUI, je m’abonne à 01 Business & Technologies (44 n° print + la version digitale) pour 190€ au lieu de 439,56€* , soit 57% d'économie. Chaque semaine, retrouvez: Un décryptage des tendances technologiques, Des rendez-vous avec des décideurs, Des témoignages et reportages en entreprise, Un dossier thématique avec une analyse approfondie, Une dimension opérationnelle renforcée. La version numérique disponible sur 1 an d’abonnement au magazine print (44n°) + la version numérique 190€au lieu de 439,56€* * Prix de vente au numéro.Offre valable jusqu’au 31/12/2012 pour les nouveaux abonnés en France métropolitaine uniquement.L’Editeur s’engage à livrer votre magazine sous un délai maximum de 5 semaines.Les informations sont nécessaires au Groupe 01 pour traiter votre commande et les services qui y sont associés ; les catégories de destinataires étant uniquement celles nécessaires à l’exécution de cet abonnement,aux services associés et partenaires du Groupe 01.Ces informations sont enregistrées dans notre fichier de clients et peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès,de rectification et de suppression auprès du service Abonnements au moyen d’un e-mail adressé à :abonnement.01business@groupe-gli.com conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 telle que modifiée en 2004.L’Editeur se réserve le droit de modifier le contenu,le titre ou le format de la publication objet du présent abonnement,dans le respect de son actuelle ligne éditoriale.Conformément à l’article L 121-20-2,5° du Code de la consommation,vous ne bénéficiez pas d’un droit de rétractation.Les demandes de résiliation anticipée et de remboursement ne seront prises en compte que dans le seul cas d’un motif légitime dûment justifié.Les demandes sont à adresser exclusivement par simple courrier à l’attention du service Abonnements à l’adresse suivante :01 Business &Technologies - Service Abonnements – 17 route des Boulangers - 78926YVELINES Cedex 9.Retrouvez nos conditions générales de vente sur :www.01net.com/groupe01/cgv_abo/ Siège social :Groupe 01,12,rue d’Oradour-sur-Glane - 75015 Paris - S.A.S au capital de 199 272 € - RCS Paris B 311 243 794 Mes coordonnées : Mme Melle M. Nom Prénom Société Fonction Adresse Code postal Ville Tél. Pour recevoir la version digitale, merci de remplir ce champs. E-mail: .......................................................................................... Si vous ne souhaitez pas que votre adresse e-mail soit utilisée par les partenaires du Groupe 01 à des fins de prospection veuillez cocher la case ci-contre A12MAI A renvoyer sous enveloppe non affranchie à 01 Business & Technologies - Service Abonnements Libre réponse N°50413 - 78927 YVELINES CEDEX 9 01 70 37 31 75 (de 8h30 à 18h du lundi au vendredi,numéro non surtaxé) OFFRE D'ABONNEMENT LE MAGAZINE INDISPENSABLE POUR LES DSI ET LES DECIDEURS IT DE L’ENTREPRISE. 57%d'économie ©photo:Victoria-Fotolia.com 7 01BUSINESS&TECHNOI24/05/2012I01net-entreprises.fr Le financement participatif peut-il comblerlesdéficiencesdesbanqueset autres fonds ? Oui, du moins dans les projets qui n’entrent pas dans les cri- tères d’éligibilité des canaux tradition- nels d’investissement. Telle est en effet la conviction de toutes les plates-formes de financement qui se développent actuellement en France : Prêt d’union, Mutuzz, Ulule, Wissed, ou, plus an- ciens, Friendsclear, Mymajorcompany, Babyloan, ou Microworld. Toutefois, si la pratique de collecte de fonds auprès des particuliers via inter- net est déjà bien implantée aux Etats- Unis, la France débute dans ce do- maine, et la législation reste encore très astreignante (moins de 100 nvestis- seurs ou moins de 100 000 euros, ados- sement à un établissement bancaire, agrément de la Banque de France, contrôles des porteurs…). Une situation qui incite la présidente du Medef, Laurence Parisot, à se mo- biliser afin de proposer au prochain gouvernement d’introduire le crowd- funding comme financement pour les entreprises de l’internet. « Nous vou- lons que chaque entrepreneur puisse, via internet, s’adresser à des quantités d’investisseurs, même modestes, qui pourraient en ligne investir quelques milliers d’euros dans leur entreprise », indique-t-elle. En 2011, quelque 35000 internautes français ont été convaincus par ce procédé et ont investi plus de 6 millions d’euros dans près de 15000 projets. A titre d’exemple, l’emblématique site de musique Mymajorcompany aurait levé 11 millions d’euros auprès des internautes depuis sa création. Mais si le financement participatif existait bien avant internet – les investisseurs s’as- sociant dans le monde réel depuis la nuit des temps pour soutenir un pro- jet – la Toile démocratise le processus. « Là où il fallait appartenir à un réseau d’initiés pour être informé des projets, tout le monde, aujourd’hui, peut en avoir connaissance via les plates-formes de financement. Par ailleurs, il est tout à fait possible d’investir quelques cen- taines d’euros là où, dans le monde réel, le ticket d’entrée était de plusieurs di- Le financement participatif à la rescousse des jeunes entreprises FINANCES Le crowdfunding démocratise l’investissement dans les projets innovants Avec le crowdfunding, les entreprises lèvent des capitaux directement auprès des internautes. zaines de milliers d’euros », constate Nicolas Guillaume, cofondateur de la plate-forme Friendsclear. Selon les plates-formes, plusieurs types de financement sont proposés. Cer- taines sont focalisées sur le finance- ment contributif – participation phi- lanthropique à des projets associatifs ou à vocation sociale – ou sur le finan- cement par récompense (rétribution symbolique par des bons d’achat, des invitations à des événements, etc.). D’autres sont spécialisées dans le prêt sans intérêt ; d’autres enfin avec intérêt. Et si toutes les entreprises sont poten- tiellement éligibles au crowdfunding, les particuliers ont tendance, selon Nicolas Guillaume, « à s’engager dans de petits projets, car il est plus facile, pour des internautes non aguerris au monde de la finance, d’investir dans des entreprises dont la finalité et les moda- lités sont aisément compréhensibles ». La législation doit évoluer et appuyer le financement direct Ce type d’appel de fonds démocratise le processus d’investissement et offre transparence et possibilité de choix de l’affectation de son argent, à la diffé- rence des produits financiers tradition- nels. Des arguments qui convainquent les particuliers, mais qui ne permet- tront au crowdfunding de prendre pleinement son envol que lorsque la législation évoluera et prendra posi- tion en faveur du financement direct, comme complément ou alternative aux placements traditionnels. M JULIETTE FAUCHET FOTOLIA TENDANCESSécurité. Entreprises et administrations simulent des cyberattaques pour identifier leurs éventuelles faiblesses. P. 8 Le distributeur Casino poursuit sa rationalisation informatique en créant une DSI groupe. P. 10 Le développement du télétravail conduit à repenser le rôle et le statut des managers. P. 16 Les particuliers on tendance à investir dans de petits projets aisément compréhensibles 8 01BUSINESS&TECHNOI24/05/2012I01net-entreprises.fr TENDANCES « Il doit s’agir d’une attaque interna- tionale, importante et avec des consé- quences aussi bien économiques que politiques. » Guillaume Tissier, direc- teur général du Centre européen d’in- telligence stratégique (CEIS), décrit ainsi ce qu’est un exercice de cyberat- taque, comme il en existe maintenant depuis cinq ans. « Ces simulations se déroulent dans un cadre national, eu- ropéen ou transatlantique. Ce point de départ est primordial avant d’aller plus avant vers une coopération internatio- nale. Ces simulations servent à identi- fier les mesures de protection, la capa- cité à encaisser les attaques, à les réparer et à y répondre sur un mode passif mais aussi actif », explique François Géré, directeur de la chaire Castex de cyber- stratégie à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). L’exer- cice le plus connu, Cyberstorm, initié aux Etats-Unis par le National Home- land Security (ministère de la défense), a pour principe d’isoler chefs d’entre- prises et responsable sécurité issus des secteurs dits critiques (transport, télé- communications…) dans un bâtiment qui sert de centre d’exercices, et où, Lessimulationsdecyberattaquesencouragent entreprisesetadministrationsàaffinerleursmoyensde défenseetàdécouvrird’éventuellesfaiblesses.Quatre payseuropéensontrécemmentmenéuntelexercice. Ingénierie sociale Coupure réseau Pays observateurs Organisateur maître du jeu Virus La France, l’Autriche, l’Allemagne et la Hongrie se sont retrouvées en situationdecyberattaque sous le regard attentif des organisateurs, le CEIS, mais également d’une vingtaine de pays observateurs. Cyberguerre : s’entraîner pour identifier ses faiblesses SÉCURITÉ 9 01BUSINESS&TECHNOI24/05/2012I01net-entreprises.fr TENDANCES durant une petite semaine, les prota- gonistes doivent détecter et parer des attaques, mais aussi échanger des in- formations entre entités ou Etats. Pour Xavier Rambaud, DSI du groupe Rhodia et participant à l’édition 2008 de Cyberstorm, « ce processus de ges- tion de crise mis en place au sein des entreprises pourrait être appliqué à toute l’industrie pour optimiser la com- munication et les réactions en cas de cyberattaque ». Une journée d’exercice pour un budget de 200 000 euros La France, l’Autriche, l’Allemagne et la Hongrie se sont mis en situation lors de l’exercice Eurocybex sous le regard attentif des organisateurs, le CEIS, mais également d’une vingtaine de pays observateurs (Estonie, Slovénie, Slovaquie, Portugal, Belgique, Dane- mark…). Parmi les partenaires de l’opération, on retrouve l’Agence na- tionale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) et la Commis- sion européenne, qui, sur un budget global de 200 000 euros, a participé à hauteur de 69 %. Le scénario même de l’exercice n’a pu être communiqué pour des raisons de confidentialité, mais son thème général a été précisé : favoriser un renforcement des procédures de communication. Pour rappel, l’exercice conduitparl’Enisa (EuropeanNetwork and Information Security Agency), réalisé en novembre 2010, a remonté deux points importants : la difficulté à identifier les bons interlocuteurs en dehors des frontières et l’écueil termi- nologique lié, justement, aux procé- dures de communication. L’exercice s’est déroulé sur une journée avec l’envoi de 23 stimulus (appels de journalistes, réception de courriels, appels, etc.) voués à éprouver la capacité de réaction des quatre pays. In fine, 80 % des participants se sont montrés satisfaits de l’exercice, dont les remon- tées resteront confidentielles. « En me- surant les défaillances, ces exercices favorisent la prise de conscience des enjeux. Ce ne sont pas de pures simula- tions techniques. Ils accroissent la sen- sibilité politique à l’égard de la sécurité qui conduit au renforcement des com- pétences techniques et du financement associé », précise François Géré. Leur principal objectif est d’éprouver les capacités d’anticipation mais aussi de suivi de situation, la prise de décision et de communication. « L’anticipation fait souvent défaut, éclipsée par la pré- occupation majeure, le suivi en temps réel », précise Guillaume Tissier. D’une part, les exercices permettent de valider toutes les questions d’organi- sation et de fonctionnement interne à la cellule de crise ; de déterminer les liaisons avec les autorités, qu’elles soient locales, nationales ou interna- tionales ; sans oublier tout ce qui relève de la coordination avec les prestataires externes de l’organisation. D’autre part, les communications internes et ex- ternes doivent être évaluées séparément parce qu’on ne communique pas les mêmes informations selon les destina- taires. « Certaines personnes n’ont pas l’habitude de s’exprimer à travers les médias. Quand on construit un scéna- rio, on reproduit un ensemble de stimu- lus médiatiques, comme des journaux qui diffusent des informations ou des blogs qui relaient des rumeurs », ajoute Guillaume Tissier. Dernier point capi- tal lors de ce genre d’exercice : prendre en considération les besoins de conti- nuité de l’activité et de la gestion cou- rante. Si toutes les forces sont mobili- sées pour contrer l’attaque, on s’expose à une ou des crises dans la crise. M STÉPHANE BELLEC Organisateur maître du jeu Coupure télécommunications Plusquedessimulationstechniques, cesexercicesaccroissentlasensibilité politiqueàl’égarddelasécurité Gestiondecrises: cequ’ilfautmaîtriser s Praticabilité des procédures. s Procédures de communication. s Premières communications. s Méthode de chiffrement. s Procédures d’alerte. Source : CEIS À SAVOIR K L’AVIS DE L’EXPERT FrançoisGéré, directeur de la chaire Castex de cyberstratégie à l’IHEDN La défense dans le cyberespace repose avant tout sur la compréhension des processus d’attaque. Il serait dangereux de dissocier l’offensive de la défensive. On doit donc envisager des « manœuvres » communes de cyberdéfense dans un cadre élargi, notamment au sein de l’Otan. Elles favoriseront la prise en compte des intérêts mutuels. Elles donneront à réfléchir sur les capacités de chacun. Ainsi se créera la manœuvre dissuasive. Il ne s’agit pas, certes, de montrer tout ce que l’on sait faire, mais de suggérer ce que l’on est vraisemblablement capable de mettre en œuvre. Tout cacher, ne rien dire, peut pousser un adversaire à tester les points sur lesquels il entretient un doute. Qui, raisonnablement, pourrait souhaiter cela ? DR 10 01BUSINESS&TECHNOI24/05/2012I01net-entreprises.fr TENDANCES ENBREFBAROMÈTRE Banale dans le secteur bancaire ou l’industrie, la notion de DSI groupe est relativement récente dans la grande distribution. Selon nos informations, le groupe stéphanois Casino a décidé de sauter le pas et inauguré en début d’année la création d’une telle instance. La nouvelle structure, encore em- bryonnaire, sera présidée par Stéphane Bout, le directeur général de Casino Information Technology (CIT, 460 sa- lariés environ), la filiale informatique qui couvre toutes les activités en France, hormis ses filiales indépen- dantes (Monoprix, Leader Price, Cdis- count). Contacté, ce dernier n’a pas souhaité répondre à nos questions. La DSI groupe sera rattachée à CIT, qui aura donc à la fois une mission de DSI France et un rôle dans la coordination des différentes entités informatiques. Au programme : massification des achats, mise en place de meilleures pratiques, et, surtout, promotion de solutions technologiques communes. « La création du poste de DSI groupe à l’hiver dernier répond bien à une logique de mutualisation. Même si elle n’a pas pour l’instant de capacité d’influence sur les filiales, par exemple à l’étranger », précise un consultant qui connaît bien le groupe. Il s’agit d’une mission importante, car, en l’absence de ce type de structure, les grands groupes de distribution se retrouvent souvent confrontés au conservatisme des informatiques locales souvent porté vers des solutions maison. Rappelons que depuis 2007, le groupe Casino mène en France un programme de transformation pour rationaliser son système d’information. L’infor- matique du groupe stéphanois repose désormais sur deux solutions ma- jeures : le progiciel Gold, de l’éditeur Aldata, pour la chaîne logistique de l’ensemble des magasins et entrepôts de l’Hexagone ; et SAP, pour les fonc- tions transverses (finances, RH, gestion fournisseurs). Vers un déploiement à l’international Dans une logique de mutualisation, le progiciel allemand a par ailleurs été implanté l’an dernier dans la filiale Franleader (Leader Price, Franprix). Selon un autre consultant, la création d’une DSI groupe pourrait permettre d’aller plus loin et constituer une pre- mièreétapedansl’optiqued’undéploie- ment, à l’horizon de quelques années, d’un « core system » SAP dans les fili- ales internationales. Le groupe Casino est présent dans une dizaine de pays, avec plus de 2200 magasins à l’inter- national, notamment en Thaïlande et au Brésil où il figure parmi les leaders. Pour l’instant, la DSI groupe emploie du personnel français. Mais ses équipes pourraient être etoffées à l’avenir. Par ailleurs, il semblerait que le champ d’action et l’influence de CIT soient amenés à évoluer. Sur le site web de la CGT CIT, il est indiqué qu’un rap- prochement entre l’informatique de Franleader et la filiale informatique serait à l’étude. M OLIVIER DISCAZEAUX Casino crée une DSI groupe ORGANISATION Le groupe stéphanois de grande distribution poursuit sa rationalisation informatique Bull et SFR investissent le cloud souverain Un mois après l’officialisation du projet Andromède autour de l’association Orange-Thales,SFR et Bull déploient à leur tour une infrastructure en nuage.La nouvelle société,dont le nom n’est pas arrêté (ni celui de son dirigeant),sera dotée d’un capital de 225 M€ réparti entre SFR (47 %),Bull (20 %) et la Caisse des dépôts (33 %).D’autres investisseurs pourraient prochainement y être associés. Free Mobile conforme Contre toute attente,le rapport de l’Agence nationale des fréquences sur la couverture effective du réseau 3G de Free Mobile valide les choix effectués par l’opérateur alternatif.Celui-ci était soupçonné par ses concurrents d’avoir surestimé son taux de couverture nationale en propre. BEnhausse Les business angels Selon le réseau France Angels,en 2011,les business angels ont investi 44,5 M€ dans 327 entreprises, soit une hausse de 10 % par rapport à 2010.Par effet de levier,ces sociétés ont pu au total lever 111 M€. Le secteur des technologies de l’information récupère la plus grosse part du gâteau : 68 % des entreprises ainsi financées en sont issues,dont 19 % pour l’e-commerce.L’investissement moyen est d’environ 130 k€. AEnbaisse Les ventes de PC Selon le cabinet Gartner,les ventes d’ordinateurs ont baissé de 3,1 % en Europe au premier trimestre 2012, par rapport à l’an passé.En France, la chute est plus prononcée,à 3,9 %, avec 2,7 millions de PC vendus.Le secteurprofessionnels’entireplutôt mieux,avec une hausse de 0,8 %, tirée par les achats des services publics,éducation notamment. Depuis 2007, Casino mène un programme d’optimisation de son système d’information DR La DSI de Casino devra coordonner les entités informatiques des différentes activités du groupe. 11 01BUSINESS&TECHNOI24/05/2012I01net-entreprises.fr TENDANCES L’activitédesdeuxacteursdansl’informatique K MANPOWER s Experis (ex-Elan IT): recrutement et fourniture de prestations en assistance technique ou au forfait. s Manpowergroup Solutions: externalisation, représentée par Proservia en France (infogérance d’infrastructures). Ces deux activités cumuleront au total de 135 à 140 M€ pro forma d’ici à fin 2012. ADECCO s Experts: recrutement de cadres et de techniciens dans l’informatique (mais aussi dans la finance, le juridique, l’ingénierie…). s Modis (ex-Ajilon IT et Datavance) : services informatiques, 120 M€ de chiffre d’affaires en 2011, 1600 collaborateurs. À SAVOIR Ilssontdésormaisdeux– Manpoweret Adecco – à afficher leurs ambitions dans le domaine des services informa- tiques. Les actions de l’un semblant précipiter celles de l’autre. Manpower a récemment annoncé le rachat de deux nouvelles entités: la société Damilo consulting et les activités informatiques de Segula technologies. Ce, quelques mois après l’acquisition de la SSII nan- taise Proservia, qui lui a permis de prendre pied dans ce domaine dans l’Hexagone. Adecco, dont l’incursion dans les services informatiques est antérieure, a rebaptisé et regroupé ses deux structures françaises, Ajilon IT et Datavance, sous le nom de Modis. Un vaste réassortiment des deux marques Pour les deux groupes, ces événements sont à replacer dans le contexte d’un vaste réassortiment de leurs marques. Jusqu’au printemps 2011, Manpower opérait dans l’univers des services in- formatiques sous la marque Elan IT (20 millions de chiffre d’affaires en France à l’époque). Marque qui, depuis, laisse peu à peu la place à Experis, « qui propose la mise à disposition d’experts, au travers soit du recrutement, soit de la délégation de ressources », précise Alain Roumilhac, directeur général en charge des marques Manpowergroup Solutions et Experis. Damiloconsulting(510 salariés,42 mil- lions d’euros de chiffre d’affaires) ren- forcecettebranchequiœuvreaussibien aurecrutementdeprofilsinformatiques pour le compte de tiers (DSI ou SSII) qu’à la délivrance de services en propre sousformed’assistancetechniqueoude projets. En complément, le groupe d’intérim américain décline la marque Manpowergroup Solutions, qui fournit desprestationsd’externalisationausens large, représentée en France par Proser- via. Un pôle que les activités informati- ques de Segula technologies (7 millions d’euros, 80 salariés) complètent. Une promesse de marges d’exploitation plus généreuses Chez Adecco, Modis se veut « une mar- que forte, issue du rachat il y a deux ans dugroupeMPS,bienimplantéeauxEtats- Unis et au Royaume-Uni, souligne Hu- gues Pariot, directeur général de Modis France. Il y a nécessité, pour nous, à travaillersurnotrenotoriétéetàexpliquer la complémentarité des offres proposées par ces deux sociétés, Ajilon IT et Data- vance. »Ingénierieapplicatived’uncôté, support aux infrastructures de l’autre. Pour les deux groupes, ce positionne- ment dans les services informatiques est une promesse de marges d’exploita- tionplusgénéreuses(7-8 %enmoyenne en SSII contre 3-4 % dans l’intérim). Mais le challenge à relever n’est pas mince dans un marché dominé par les SSII locales. Tous deux misent sur leur expérience en matière de recrutement, un pilier essentiel de l’activité des SSII. « Il s’agit pour nous d’élargir la palette de services tout en restant dans ce qui fait notre savoir-faire traditionnel: re- cruter, trouver des compétences et les mettre à disposition de clients », sou- ligne Alain Roumilhac, qui se posi- tionne par ailleurs sur des offres spé- cialisées pour attirer les candidats. Quoi qu’il en soit, les deux groupes affi- chentd’oresetdéjàunpoidsrespectable dans les services informatiques. Au ni- veau mondial, Modis génère un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros, via un réseaudefilialesinstalléesdans18 pays. Chez Manpower, les services informa- tiques représentent 15 % des 20 mil- liards de dollars de chiffre d’affaires du groupe. Dans l’Hexagone, l’entreprise vise les 400 millions d’euros à l’horizon 2014. M OLIVIER DISCAZEAUX Les groupes d’intérim peaufinent le positionnement de leurs marques SERVICES Depuis un an, Adecco et Manpower ont chamboulé leur portefeuille d’activités DR Manpower et Adecco face à un défi de taille à relever. Il s’agit d’élargir leur périmètre, tout en misant sur leur savoir-faire en matière de recrutement
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