NUMERO n°158 - Page 1 - Ontcollaboréàcenuméro AndrewAYERS,ChloéBADAWY,Koto BOLOFO,CeciliaBOWE,ConstanceBRETON, ArianeBROTONS,BrunoCARLEN,Belén CASADEVALL,JessicaCRAIG-MARTIN, RebeccaDEVOLKOVITCH,Victor DEMARCHELIER,StéphaneFEUGÈRE,Hans FEURER,MartinHAMMERY,SophieHOUDRÉ, OlivierJOYARD,GregKADEL,BillyKIDD,Clara LEFORT,ThomasLEGRAND,Clément LOMELLINI,DhruvMALHOTRA,Isabelle MILLER,YvesMIRANDE,GuidoMOCAFICO, Jean-BaptisteMONDINO,MauroMONGIELLO, BillMULLEN,MarioPALMIERI,Mauricio QUEZADA,PascaleRENAUX,ElenaRENDINA, FlorianeREYNAUD,SofiaSANCHEZ, TANIAETVINCENT,Camille-Joséphine TEISSEIRE,NicolasTREMBLEY,ÉricTRONCY, PeterWATKINS,TxemaYESTE Publicité LagardèrePublicité: 10,rueThierry-Le-Luron,92300Levallois-Perret ConstanceBENQUEprésidente CarolinePOIS-BOISSON directricegénéraleadjointe,tél.:0141348311, caroline.pois@lagardere-pub.com EmmanuelLALA directeurcommercial,tél.:0141348395, emmanuel.lala@lagardere-pub.com FrédériqueCHALMETON directricedelapublicité,tél.:0141348223, frederique.chalmeton@lagardere-pub.com GunesAKDORA directricedeclientèle,tél.:0141348624, gunes.akdora@lagardere-pub.com ClémenceJOCKEY directricedeclientèle,tél.:0141348498, clemence.jockey@lagardere-pub.com JulieGOYHENECHE assistantedepublicité,tél.:0141348370, julie.goyheneche@lagardere-pub.com Correspondantitalien:JBMEDIA(Milan), JeffreyBYRNES,tél.:+390229013427, jeffrey@jbmedia.com Relationabonnés/Venteanciensnuméros Partéléphone:0144848020, parcourrier:EverialCRM, 123,rueJules-Guesde,CS70029, 92309Levallois-PerretCedex TarifFrancemétropolitaine: 44€(1anpour10numéros) Abonnez-vousenligneoucommandez d’anciensnuméros surwww.numero-magazine.com DistributionFrancePresstalis Ventes(dépositairesetdiffuseurs exclusivement),tél.:0156889805 Distributionàl’étranger:ExportPress Réglagesréseau:ÀJusteTitres Imprimerie:DruckhausKaufmann,Lahr (Allemagne) Numéroestéditépar NuméroPresseSAS(38112,25€) Siège:5,rueduCirque,ParisVIIIe . 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Paul-Emmanuel REIFFERS Directeurdelapublication Babeth DJIAN Directricedelarédaction assistée de Leslie KALFA Samuel FRANÇOIS Rédacteurenchefmode Delphine ROCHE Rédactriceenchefmagazine Mode RebeccaBLEYNIE,SpelaLENARCIC, Irina MARIE, Vanessa METZ, Sheila SINGLE, Charles VARENNE Magazine Thibaut WYCHOWANOK rédacteur en chef adjoint Philip UTZ rédacteur at large Alexandra DEJEAN secrétaire générale de la rédaction Franck MONTEL rédacteur-réviseur François CASTRILLO assistant de la rédaction Beauté Laurence HOVART rédactrice en chef beauté Aude BOISSOU assistante de la rédaction Digital Margaux REIFFERS directrice des activités digitales Serviceartistique Blandine CHABANI directrice artistique Jérôme VERBRACKEL graphiste Cécile LIOTIER graphiste Productionphoto Yan SUN chargée de la production photo Guillaume BOURDET directeur de casting Administration Grégory REIFFERS directeur administratif et financier Alla NEGER comptable Promotion/Diffusion/Numérique Jérémy RIBEIRINHO chargé de diffusion, print et digital tél.: 0156889805 Rédaction: 5, rue du Cirque, Paris VIIIe . Standard-accueil, tél: 0156889800, fax: 0156889838 Pour envoyer un e-mail à votre correspondant, tapez l’initiale de son prénom suivie de son nom et de @numero-magazine.com Jean-BaptisteMondino-MarioPalmieri-DR Guest list Jean-Baptiste Mondino, photographe “Ce qui me frappe le plus chez Delphine Arnault, c’est sa douceur et son sourire candide. Delphine est une jeune femme de son temps qui sait conjuguer le pouvoir et la bienveillance”, confie Jean-Baptiste Mondino à l’issue de sa rencontre avec la directrice générale adjointe de Louis Vuitton. Pour ce Numéro (p. 44), le photographe et réalisateur mondialement connu, qui prête son style rock et léché aux grands noms de la mode et de la musique pop depuis une trentaine d’années, signe le portrait de la ravissante femme d’affaires à qui l’on doit, entre autres, la création du prix LVMH récompensant un jeune designer. Mario Palmieri, photographe Du salon des artistes Pierre et Gilles aux gratte-ciel de Kuala Lumpur, Mario Palmieri a tout photographié pour Numéro. Ce mois-ci, il a posé son œil expert sur la Maison Hermès inaugurée à Shanghai (p. 204). Une ville qui, de l’aveu même du photographe, offre “une plongée vertigineuse dans l’avenir”. Actuellement, Mario Palmieri poursuit un travail photographique en profondeur, consacré à la reconversion des Magasins généraux à Pantin. Dhruv Malhotra, photographe Pour ce Numéro (p. 82), l’artiste indienne Bharti Kher nous ouvre son atelier à New Delhi : “Un monde fascinant, peuplé d’inquiétantes figures…”, explique le photographe Dhruv Malhotra. Plus habitué aux nuits indiennes, au cœur desquelles il capture les paysages urbains qui l’ont fait connaître, Dhruv Malhotra prépare une exposition à la galerie Photoink de New Delhi. 34 Édito “Je suis un animal sauvage, impropre au dressage”, a déclaré un jour la muse de l’existentialisme, Juliette Gréco. Les femmes indomptables de son calibre, personne ne les aura mieux saisies que Peter Lindbergh, le maestro de la photographie qui s’est toujours attaché à la beauté dans son état le plus sauvage, sans chercher à la mettre en cage. La liberté, Delphine Arnault la chérit également. C’est pour préserver celle des créateurs qu’elle œuvre au quotidien au sein du groupe LVMH. Les séries de mode de ce Numéro reflètent, quant à elles, une femme à l’instinct sûr, tantôt oiseau de paradis, tantôt oiseau de nuit, qui vole de ses propres ailes vers un destin qu’elle s’est choisi. Babeth 158 38 Sacré numéro Par Delphine Roche, photos Peter Lindbergh Et Lindbergh… créa la femme On ne présente plus Peter Lindbergh, le photographe qui révèle depuis plus de trente ans la beauté fragile, intime, des plus grandes mannequins et des plus grandes actrices. Si ses clichés en noir et blanc, non retouchés, ont en grande partie forgé l’image de mode des années 90, le maestro a su dépasser ce cadre pour constituer au fil du temps une galerie de portraits intemporels à la vérité aussi émouvante que dramatique. En mêlant des images peu connues et des clichés célèbres, la Galerie Gagosian jette un éclairage précieux sur l’œuvre de ce géant de la photographie, et sur sa sensibilité narrative, digne d’un grand cinéaste. Cindy Crawford, Tatjana Patitz, Helena Christensen, Linda Evangelista, Claudia Schiffer, Naomi Campbell, Karen Mulder, Stephanie Seymour, Brooklyn, New York, USA, 1991. Sacré numéro Mathilde, Paris, 1989. Kate Moss, New York, USA, 1994. Sacré numéro Uschi Obermaier, Los Angeles, USA, 1994. 43 En plein milieu de la Fashion Week parisienne, Natalia Vodianova, Jeremy Scott et les célèbres mannequins Joan Smalls, Karlie Kloss se pressent parmi la foule dense qui envahit la Galerie Gagosian… Pour les professionnels de la mode, le vernissage de l’exposition de Peter Lindbergh fait bien sûr figure d’événement incontournable. Le cinéaste Xavier Dolan a lui aussi fait le déplacement. Lorsqu’on le présente au grand photographe qui est célébré ce soir-là, le tempérament fougueux du jeune prodige laisse place à une timidité qu’on ne lui connaissait pas. Une fois n’est pas coutume, Xavier Dolan range au placard son arrogance ordinaire, prenant des airs de gamin hypersensible tétanisé devant son idole. Il en deviendrait presque touchant. Au-delà de l’anecdote, la présence admirative et muette du réalisateur québécois souligne l’aura exceptionnelle de Peter Lindbergh : l’Allemand a construit à travers la mode, et presque malgré elle, une œuvre de portraitiste amoureux des femmes et de la vérité de l’être. “Je ne sais pas tricher, alors je photographie comme je vois la vie”, confiera-t-il plus tard, en nous accordant une interview. “Après cet entretien, je me souviendrai sûrement de votre regard, mais pas de votre pull-over. De même, j’ai envie que l’on ressente la personne lorsqu’on regarde mes images.” Pour traduire sa vision du monde, à la fin des années 80, Peter Lindbergh répond à une commande du Vogue américain en choisissant des mannequins à l’époque presque inconnues, dont la fraîcheur et le naturel contrastent avec l’extrême sophistication en vogue chez leurs consœurs. Dans ces clichés devenus mythiques, Christy Turlington, Linda Evangelista et Tatjana Patitz, cheveux au vent, vêtues de simples chemises blanches, rayonnent d’une beauté pure, dépourvue d’artifices. “Mon idée n’était pas de révolutionner l’image des femmes. J’ai montré des filles comme celles que j’aimais à l’école des beaux-arts, en baskets et jean, et non avec un sac en crocodile à 10 000 dollars.” La puissance de sa photographie, Peter Lindbergh la puise dans la beauté la plus intime de son modèle, dans les imperfections de sa peau même, qu’il se refuse à gommer et à lisser pour satisfaire aux demandes d’une époque en proie à une exigence de perfection publicitaire. Depuis plus de trente ans, le photographe allemand, qui s’oppose avec force à l’uniformisation des images et des corps, semble écrire au fil de ses clichés en noir et blanc un film où se croiseraient Linda Evangelista, Kate Moss, Kate Winslet, Jeanne Moreau et tant d’autres femmes… Peter Lindbergh photographie l’intimité de l’être avec une âme romantique de cinéaste, révélant la grandeur dramatique des traits d’un visage. Parfois, ils se voilent d’obscurité, se masquent, disparaissent, se perdent dans leur reflet, dans une série de portraits exposés à la Galerie Gagosian (Uma Thurman, Kate Winslet, Stephanie Seymour, Nicole Kidman). Chaque image porte dans ses noirs intenses le secret d’un récit sousjacent, d’un vécu plus large, d’une histoire où se croisent la force et la fragilité, la jeunesse et l’inquiétude devant le temps qui passe. Sans jouer au moraliste, sans prétention métaphysique, Peter Lindbergh décèle naturellement la dramaturgie dans le réel. “Il suffit d’avoir un point de vue, de savoir ce que l’on veut dire, explique-t-il. Même dans mes travaux de commande, je ne sais pas me désimpliquer.” Sans doute est-ce pour cette raison que ses tirages, même de mode, atteignent parfois aujourd’hui dans les ventes des montants astronomiques. S’offrir un supplément d’âme n’a pas de prix. Peter Lindbergh, à la Galerie Gagosian de Paris, jusqu’au 22 novembre. www.gagosian.com. “Mon idée n’était pas de révolutionner l’image des femmes. J’ai montré des filles comme celles que j’aimais à l’école des beaux-arts, en baskets et jean.” Esquisse Par Delphine Roche, portrait Jean-Baptiste Mondino, nature morte Tania et Vincent Femme d’influence Directrice générale adjointe de Louis Vuitton, Delphine Arnault exerce ses fonctions avec une véritable passion pour la création. À l’initiative du prix LVMH, qui récompense et encourage de jeunes designers, la ravissante femme d’affaires a également lancé, aux côtés du directeur artistique Nicolas Ghesquière, la collection Une Célébration du Monogram : six personnalités impertinentes revisitant l’iconique toile de la maison. Rencontre au sommet. Lorsqu’on la rencontre, elle se tient là, assise bien droite, son élégance naturelle et son sourire irrigués par son éducation impeccable. Directrice générale adjointe de Louis Vuitton, la ravissante Delphine Arnault est aussi la fille d’un des hommes les plus puissants de France, fondateur du groupe LVMH. Mais loin de se contenter de jouer l’éternelle héritière, la jeune femme d’affaires s’est rapidement fait un prénom, s’illustrant par sa perspicacité et par son engagement personnel. Auparavant au même poste, dans la maison Dior, elle favorise le recrutement de Raf Simons, le créateur belge qui impulsera des coupes épurées, des matières techniques et sportives, ainsi que des blocs de couleurs vives inspirés du minimalisme des années 90. Chez Louis Vuitton, cette femme au flair aiguisé appuie l’arrivée de Nicolas Ghesquière, souvent considéré par les critiques comme le designer le plus talentueux de sa génération. Ses créations architecturales, parfois proprement avantgardistes, auraient pourtant pu laisser planer l’ombre d’un doute : si Ghesquière a fait les beaux jours de la maison Balenciaga, auparavant endormie, saura-t-il s’adapter à l’envergure de Louis Vuitton ? Ce pari sur le pur talent signe un instinct infaillible : Delphine Arnault est de la race des creative leaders, comme l’on aime dire
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