NUMERO n°161 - Page 1 - Paris, New York, Tokyo, Los Angeles, Londres, Hong Kong, Madrid, Pékin, Bangkok, Shanghai, Beyrouth, Séoul, Dubaï, Copenhague www.isabelmarant.com IM_SS15 1DP NUMERO 460x300-FG.indd 3IM_SS15 1DP NUMERO 460x300-FG.indd 3 11/12/2014 11:0011/12/2014 11:00 Numéro n° 161 mars 2015 Ont collaboré à ce numéro Christina AHLBERG, Grégoire ALEXANDRE, Andrew AYERS, Chloé BADAWY, Romain BERNARDIE JAMES, Koto BOLOFO, Cecilia BOWE, Constance BRETON, Robin BROADBENT, Bruno CARLEN, Belén CASADEVALL, Jessica CRAIG-MARTIN, Fernando DAMASCENO, Rebecca DE VOLKOVITCH, Manon DEL COLLE, Pierre EVEN, Stéphane FEUGÈRE, Stéphane GALLOIS, Daniel GEBHART DE KOEKKOEK, Sophie HOUDRÉ, Olivier JOYARD, Greg KADEL, Karl LAGERFELD, Clara LE FORT, Thomas LEGRAND, Ilya LIPKIN, Clément LOMELLINI, Anthony MAULE, Derek MEDWED, Isabelle MILLER, Yves MIRANDE, Mauro MONGIELLO, Emma PICQ, Pascale RENAUX, Floriane REYNAUD, Sean J. ROSE, Sofia SANCHEZ, Van SARKI, Kristine SOUZA, Jessica STRELEC, Elizabeth SULCER, Jacob SUTTON, TANIA ET VINCENT, CamilleJoséphine TEISSEIRE, Nicolas TREMBLEY, Éric TRONCY, Txema YESTE Publicité Lagardère Publicité : 10, rue Thierry-Le-Luron, 92300 Levallois-Perret Constance BENQUE présidente Caroline POIS-BOISSON directrice générale adjointe, tél. : 01 41 34 83 11, caroline.pois@lagardere-pub.com Emmanuel LALA directeur commercial, tél. : 01 41 34 83 95, emmanuel.lala@lagardere-pub.com Frédérique CHALMETON directrice de la publicité, tél. : 01 41 34 82 23, frederique.chalmeton@lagardere-pub.com Gunes AKDORA directrice de clientèle, tél. : 01 41 34 86 24, gunes.akdora@lagardere-pub.com Clémence JOCKEY directrice de clientèle, tél. : 01 41 34 84 98, clemence.jockey@lagardere-pub.com Julie GOYHENECHE assistante de publicité, tél. : 01 41 34 83 70, julie.goyheneche@lagardere-pub.com Correspondant italien : JB MEDIA (Milan), Jeffrey BYRNES, tél. : +39 02 29 01 34 27, jeffrey@jbmedia.com Relation abonnés/Vente anciens numéros Par téléphone : 01 44 84 80 20, par courrier : Everial CRM, 123, rue Jules-Guesde, CS70029, 92309 Levallois-Perret Cedex Tarif France métropolitaine : 44 € (1 an pour 10 numéros) Abonnez-vous en ligne ou commandez d’anciens numéros sur www.numero-magazine.com ou numeroabo@dipinfo.fr Distribution France Presstalis Ventes (dépositaires et diffuseurs exclusivement), tél. : 01 56 88 98 05 Distribution à l’étranger : Export Press Réglages réseau : À Juste Titres Imprimerie : Druckhaus Kaufmann, Raiffeisenstr. 29 D - 77933 Lahr (Allemagne) Numéro est édité par Numéro Presse SAS (40 109,34 €) Siège : 5, rue du Cirque, Paris VIIIe . RCS Paris B 418 680 054. Durée de la société : 99 ans. Tous droits de reproduction réservés. Numéro CPPAP : 0715K 78678. ISSN 1292-6213. Dépôt légal à parution. Éditions internationales Numéro Tokyo : Fusosha Publishing Inc., directrice de la publication : Akiko Sakagushi. Numéro China : Modern Media Co., Ltd., directeurs de la publication : Thomas Shao et Alain Deroche. Numéro Russia : Artcom Media Group, directrice de la publication : Gala Gladkikh. Numéro Thailand : Fond Publishing International Co., Ltd, directrice de la publication : Amornsiri Boonyasit. Paul-Emmanuel REIFFERS Directeur de la publication Babeth DJIAN Directrice de la rédaction assistée de Leslie KALFA Samuel FRANÇOIS Rédacteur en chef mode Delphine ROCHE Rédactrice en chef magazine Mode Rebecca BLEYNIE, Irina MARIE, Vanessa METZ, Sheila SINGLE, Charles VARENNE Magazine Thibaut WYCHOWANOK rédacteur en chef adjoint Philip UTZ rédacteur at large Alexandra DEJEAN secrétaire générale de la rédaction Franck MONTEL rédacteur-réviseur François CASTRILLO assistant de la rédaction Beauté Laurence HOVART rédactrice en chef beauté Aude BOISSOU assistante de la rédaction Joaillerie, horlogerie Spela LENARCIC Digital Margaux REIFFERS directrice des activités digitales Service artistique Blandine CHABANI directrice artistique Jérôme VERBRACKEL graphiste Charlotte DEBAUGE graphiste Production photo Yan SUN chargée de la production photo Guillaume BOURDET directeur de casting Lucie ETCHEBES stagiaire Administration Grégory REIFFERS directeur administratif et financier Alla NEGER comptable Promotion/Diffusion/Numérique Jérémy RIBEIRINHO chargé de diffusion, print et digital tél. : 01 56 88 98 05 Rédaction : 5, rue du Cirque, Paris VIIIe . Standard-accueil, tél : 01 56 88 98 00, fax : 01 56 88 98 38 Pour envoyer un e-mail à votre correspondant, tapez l’initiale de son prénom suivie de son nom et de @numero-magazine.com Printed in U.E. NUMM0161_072_AD429500.pdf Guest list Pierre Even photographe Pour Numéro, Pierre Even réalise un délicat cliché du très talentueux directeur artistique de Lanvin (p. 102): “J’ai proposé à Alber Elbaz de le photographier de profil sans lunettes parce que je n’avais vu aucune image de lui comme cela. ‘Oui, faisons cela’, m’a-t-il dit, un peu comme un pied de nez, un truc qu’a priori personne ne ferait.” Ancien étudiant de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, Pierre se fait rapidement connaître pour ses portraits noir et blanc frontaux. Se consacrant aujourd’hui essentiellement à des travaux personnels et à des projets éditoriaux, il a récemment publié un livre aux éditions Kehrer et vient d’exposer au centre d’art contemporain Le Consortium, à Dijon. Van Sarki photographe Cadet de cinq enfants, Van Sarki grandit dans le Kentucky avant de rejoindre la New York University où il étudie le “studio art”. Installé à Manhattan, où il vit et travaille, il collabore régulièrement au New Yorker et à Interview. Ses clichés à l’esthétique brute apparaissent comme des instants volés où le sujet se révèle devant son objectif. Pour Numéro, il réalise les portraits de l’immense artiste Julian Schnabel et du businessman Cyrill Gutsch (p. 146), tous deux engagés dans la protection des océans : “J’admire depuis toujours les films de Julian, pour lequel j’éprouve le plus profond respect. C’était un grand plaisir de le photographier aux côtés de Cyrill, dans le studio de son palazzo.” 80 NUMM0161_080_AD431897.pdf Guest list Tom Munro photographe Né en Angleterre, Tom Munro s’installe à New York au début des années 90 où il étudie la photographie à la Parsons School of Design avant d’assister Steven Meisel. Il débute alors sa propre carrière et voit défiler dans son studio les plus grands noms de Hollywood, de Dustin Hoffman à Hugh Jackman en passant par Kate Winslet. Il collabore également avec Madonna, pour qui il réalise les clips de Die Another Day ou encore de Give it 2 Me. Pour Numéro, il shoote la série “Fétiche” (p. 298) avec le mannequin Catherine McNeil : “À cause du blizzard sans précédent qui a frappé New York, nous n’avons eu qu’une seule journée pour photographier Catherine, qui nous a donné toute son expressivité et son énergie.” Olivier Joyard journaliste Interviewant depuis 2005 les plus grandes figures du septième art pour Numéro, Olivier Joyard a débuté sa carrière aux Cahiers du cinéma et collabore aux Inrocks. Pour cette édition, il est allé à la rencontre de l’iconique actrice Isabella Rossellini (p. 108) : “Ce que j’ai le plus aimé chez elle, c’est son attitude spontanée pour aborder des sujets toujours profonds.” Auteur de scénarios de séries, Olivier Joyard est aussi réalisateur de documentaires, dont L’amour Food, sorti en décembre dernier. 82 NUMM0161_082_AD431897.pdf Guest list Sofia Sanchez et Mauro Mongiello photographes Depuis leur rencontre à Buenos Aires, où Sofia Sanchez étudiait le cinéma tandis que Mauro Mongiello était musicien dans un groupe de rock, les célèbres photographes se sont installés à Paris et collaborent régulièrement à Numéro. Lauréats du prix Picto des jeunes photographes de mode en 2002, ils réalisent pour cette édition la série “Summer of Love” (p. 232) ainsi que les portraits de la chanteuse britannique Charli XCX (p. 94) : “C’était un plaisir de shooter avec Charli. Elle est à la fois très professionnelle et très ‘vraie’. Elle n’hésitait pas à essayer tout ce qu’on lui proposait : elle a vraiment toutes les qualités d’une grande pop star.” Ilya Lipkin photographe Né à Riga, en Lettonie, Ilya Lipkin grandit à New York avant de s’installer en Allemagne. Pour ce Numéro, il réalise les photos de l’atelier des artistes Elmgreen & Dragset, à Berlin (p. 160). “Lorsqu’on travaille en tant que photographe, on a rarement l’opportunité de shooter dans des conditions idéales. L’ambiance, la lumière et l’espace ne sont pas vraiment sous notre contrôle. En entrant dans le studio d’Elmgreen & Dragset, j’ai été très agréablement surpris. L’espace était extrêmement photogénique. L’architecture postindustrielle se fondait parfaitement avec les objets qui s’y trouvaient.” 88 NUMM0161_088_AD431897.pdf Édito “Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir”, disait l’illustre peintre Henri Matisse. Sous le regard de Karl Lagerfeld, la couture se transforme en jardin enchanté, dans lequel la belle Anna Ewers rayonne et s’épanouit. Alber Elbaz, quant à lui, voit la beauté en chaque femme, qu’il sublime à travers ses créations. Après avoir joué les fleurs vénéneuses sous le regard d’Helmut Newton ou de David Lynch, Isabella Rossellini a décidé de voler de ses propres ailes pour se réinventer hors des sentiers battus. Fleur sauvage, la sensation pop britannique Charli XCX met son irrévérence au service d’un discours émancipateur. Chacune de ces personnalités embellit notre quotidien en laissant éclore son talent. Babeth 161 NUMM0161_093_AD422096.pdf Propos recueillis par Thibaut Wychowanok, portraits Sofia Sanchez et Mauro Mongiello, réalisation Rebecca Bleynie Sacré numéro Irrévérence pop Nouvelle star de la pop, Charli XCX a séduit la planète à coups de tubes efficaces à l’énergie sauvage. Entre dance music et hip-hop cinglé, la jeune Anglaise de 22 ans excelle dans l’écriture d’une musique puissante et rebelle. À son image. Il faut en convenir, Charli XCX n’est ni la parfaite fiancée de l’Amérique comme Taylor Swift, ni l’intrigante artiste alternative qu’est FKA Twigs. Entre ces deux pôles d’attraction de la musique actuelle, elle trace une route singulière et rebelle. Au sein de la nouvelle génération des stars de la pop, elle incarne une fraîcheur armée, un salvateur je-m’en-foutisme. Son aversion éclairée pour les codes et la bienséance participe de son succès. La jeune fille de 22 ans peut se le permettre. L’Anglaise, de son vrai nom Charlotte Aitchison, a déjà écrit quelques belles pages de la pop de ces dernières années : du I Love It d’Icona Pop à son tube Boom Clap sur la bande originale du film Nos étoiles contraires. Mais, contrairement à ses consœurs, Charli XCX se refuse à travailler son image et à entrer dans une case. Une inconscience à l’heure du marketing des produits musicaux. Pis, chez cette nouvelle star, aucune velléité d’être acceptée dans les cercles fermés de la mode ou de la branchitude. Elle préfère s’amuser à lancer des doigts d’honneur à tous ceux qui lui reprochent de ne pas rentrer dans le rang, d’être “une pop star pour pisseuses”. Enfin disponible en Europe après une sortie américaine fin 2014, son second album, Sucker, ne va pas arranger sa situation. Sa pop efficace et ses paroles brutes de décoffrage confirmeront les craintes des plus timorés. Entre son amour de l’électro sauvage du label français Ed Banger et ses affinités avec le hip-hop cinglé de Brooke Candy ou d’Iggy Azalea, Charli XCX fait pourtant preuve d’une grande profondeur de champ. Et de vision. Brute, puissante et colorée, sa musique porte un regard amusé, désabusé mais toujours en empathie, sur un monde qui a perdu ses Assistantestyliste :SophieHoudré.Maquillage :HugoVillardchezAtomoManagement.Coiffure :CyrilLalouechezBAgency.Production :NadiaLessardchezTalentandPartner.MerciàStudioMontmartre 94 NUMM0161_094_AD421164.pdf NUMM0161_095_AD421164.pdf NUMM0161_096_AD421164.pdf Sacré numéro repères. Un monde qui noie son désespoir dans le “fun”. On pense, dans un autre registre, au chef-d’œuvre pop du réalisateur Harmony Korine, Spring Breakers. C’est parfois idiot, terriblement adolescent et pourtant parfaitement nécessaire. En heurtant la bienséance sans tomber dans la fausse provocation, Charli XCX incarne dans sa vérité crue une bonne partie de la jeunesse actuelle. C’est tout son intérêt. Numéro : Vous avez intitulé votre nouvel album Sucker. Vous le traduiriez par “merdeuse” ou plutôt par “suceuse” ? Charli XCX : Le titre est quelque peu agressif en effet. J’apprécie sa polysémie. Mais c’est avant tout un doigt d’honneur en direction de tous ceux qui ont douté de ma capacité à être une artiste. L’industrie musicale est dirigée par des hommes. Elle se sent immédiatement menacée dès qu’une femme prend le contrôle. Des artistes comme Brooke Candy, Iggy Azalea et moi-même la menaçons dans ses fondations. Et sa réaction peut être violente. On a émis des doutes sur ma capacité à écrire mes chansons, par exemple. L’origine du scepticisme à mon égard est simple : mon vagin. On questionne mon talent uniquement parce que je suis une femme. L’image de la femme que vous véhiculez dans vos clips est ambiguë. Vous incarnez une femme libre mais aussi terriblement sexy. La femme-objet n’est jamais loin… Pour moi, les deux aspects dont vous parlez ne sont pas antinomiques. Et je ne crois pas qu’être sexy fasse de moi une marionnette ou me réduise à une femme-objet. Je m’habille avant tout pour moi, pour me plaire et me faire plaisir. Et je ne crois pas que cela corresponde aux attentes d’un homme… aux stéréotypes de la femme sexy que certains d’entre eux ont encore en tête. N’a-t-on pas assisté à un renversement : être sexy pour une femme ne serait plus une soumission aux fantasmes de l’homme mais une manière de prendre le contrôle sur lui ? Exactement. Et j’espère y contribuer. Je suis très fière de mon corps. Le corps féminin est une chose très belle. À travers ma musique et ma manière de m’habiller, j’invite à le célébrer. Nous assistons depuis quelques années à un grand mouvement de réappropriation de leur corps par les femmes. Jusqu’à récemment, le corps féminin était, et il l’est encore parfois aujourd’hui, un objet de désir pour les hommes. Mais il nous appartient. Il est nôtre. Il ne peut être assujetti à aucun homme. Êtes-vous totalement libérée du poids du regard des autres ? Plus que je ne l’étais à l’époque de mon premier album il y a deux ans. J’étais totalement perdue. Je suis fière de True Romance, mais j’aurais pu aller plus loin. L’album a fait les frais de ma peur de confier des choses trop personnelles. J’étais obnubilée par l’idée d’être “cool”. C’est quelque chose que vivent tous les adolescents, garçons ou filles. Je voulais que mon album soit cool. Je voulais être cool. Et il m’a fallu plusieurs années pour comprendre que ça n’avait pas d’importance. Que ce que les gens pensent de moi n’a pas d’importance. Ça m’a libérée. Ça m’a permis de produire la musique à laquelle j’aspirais vraiment. Vous ne vouliez pas surfer sur le succès de la pop sombre de True Romance ? Après cet accueil positif, j’aurais aisément pu tomber dans la facilité et accepter de faire un album à base de collaborations avec des producteurs branchés et des artistes à la mode. C’est sans doute ce qu’on attendait de moi. J’ai pris le risque de donner une direction tout autre à Sucker : une pop mélodique et efficace, je l’espère. Je l’assume entièrement. Quitte à dérouter mes fans. Je n’ai pas pour ambition de créer des morceaux adaptés à l’air du temps, mais de faire une musique qui sera toujours aussi pertinente dans Brassière et short en coton Stretch, versace. Bracelets, aurélie bidermann. 97 NUMM0161_097_AD421164.pdf
NUMERO n°161 - Page 1
NUMERO n°161 - Page 2
viapresse