MOTO REVUE n°3911 - Page 1 - MOTO REVUE - 07 JUILLET 2011 / 3 Retrouvez-nous aussi sur www.motorevue.com ABONNEZ-VOUS À MOTO REVUE EN PAGE 97 LES ANCIENS NUMÉROS ET L’ÉCRIN MOTO REVUE SONT DISPONIBLES AU 01 47 56 54 00 CE NUMÉRO COMPORTE UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ ENTRE LES PAGES 2-3 ET LES PAGES 146-147 SUR LES EXEMPLAIRES DESTINÉS AUX KIOSQUES ///QUOI DE NEUF ? 004 ACTUS La Ducati Superquadrata aperçue sur des photos volées serait-elle un pétard mouillé, les Hell’s refont du bruit dans le Sud, Triumph vise le marché indien, MV Agusta installe une usine en lisière de la forêt amazonienne... 016 HUSQVARNA Le roadster italien à moteur BMW se dévoile dans sa robe définive 018 ACTUS SPORT Du championnat de France Superbike à Ledenon, et du championnat du monde de motocross à Uddevalla, en Suède, où le Français Frossard a fait fort 022 COURRIER Boris s’indigne sur les abus de pouvoir de nos gouvernants et lance quelques propositions à propos de sécurité routière 024 SHOPPING Thème de ce numéro : l’été est là ///TESTS 026 ESSAI La nouvelle Suzuki DL 650 V-Strom, remodelage inattendu d’une machine présente depuis huit ans au catalogue de la marque, fait tout mieux qu’avant, mais le fait payer 700 €. La pilule passera-t-elle ? 034 ESSAI COURSE Grand moment d’émotion à Monza, en Italie, à l’occasion d’un rapide voyage à bord de la BMW S 1000 RR officielle de l’Australien Troy Corser, pilier du championnat du monde Superbike 040 COMPARATIF Quand les roadsters mid-size se parent d’un carénage, à l’image de la Honda CBR 600 F, de la Kawasaki ER-6f, de la Suzuki GSX 650 F et de la Yamaha XJ6 Diversion F, deviennent-ils pour autant des voyageurs au long cours ? Ce comparo nous éclaire là-dessus 052 ESSAI La Kawasaki KX 450 F, perle verte et fleuron de la gamme off-road chez Kawasaki, est de ces motos commercialisées dont la vocation est de participer à des compétitions ///DOSSIER 064 MOTO DE L’ANNÉE 2011 Il y a, cette année, 45 machines sur la liste. Au bout du compte, une seule sera élue « reine de beauté » pour cette année 2011 068 SONDAGE MOTARD Analyse et commentaires d’après le sondage effectué récemment sur Internet et dans nos colonnes à propos de la sécurité routière ///MAG 056 INTERVIEW Hendrik von Kuenheim, directeur général de BMW Motorrad, nous livre ses réflexions sur sa marque et le marché du deux-roues dont il compte bien grignoter encore de larges parts à l’avenir ///SPORT 074 GP DES PAYS-BAS ET D’ITALIE Avec Assen aux Pays-Bas et le Mugello en Italie, les stars des Grands Prix se sont produites sur deux circuits historiques de référence, où si les Yamaha ont brillé, les Ducati ont continué à patiner dans la semoule ///PRATIQUE 092 TEST OCCASION Ducati Monster S2R 1000 94 COTE DE L’OCCASION Moto Revue n° 3911 – 07 juillet 2011 SOMMAIRE MR est désormais en kiosque toutes les deux semaines. Rendez-vous le 21 juillet pour le prochain numéro ESSAI BMW S 1000 RR (SBK) 34/ COMPARATIF LES ROADSTERS F40/ INTERVIEW HENDRIK VON KUENHEIM 56/ ESSAI SUZUKI 650 TRAIL 26/ GRANDS PRIX ASSEN ET MUGELLO 74/ // ActusActus 4 / 07 JUILLET 2011 - MOTO REVUE ÉDITO Si nous l’avions tombante - mais encore faudrait-il que ce soit dans nos habitudes -, nous pourrions nous la secouer allègrement, nous la tapoter frénétiquement, voire nous la prendre à deux mains (eh oh, je parle de notre panse…), au vu du déferlement de réponses qui a submergé notre rédaction, comme ce fut d’ailleurs le cas dans de nombreuses autres officines de la presse moto. Lancé à l’initiative de différents magazines et sites Internet de la presse spécialisée, dont Moto Revue et motorevue.com, afin de demander aux lecteurs et internautes de donner leur avis sur les dix-huit mesures prises par le CISR (Comité interministériel de sécurité routière) le 11 mai dernier, notre Sondage motard a recueilli, en un peu moins de trois semaines, plus de 13000 réponses ! Un succès sur le plan comptable, mais surtout une mine d’informations sur la vision que vous vous faites de la sécurité routière (voir les résultats et les analyses en page 68). Avec plus de 13000 « votants », ce sondage se dévoile dans une vérité arithmétique qui doit s’imposer à tous, ou en tout cas qui mérite d’être commentée par tous. Reste donc aux médias généralistes à s’en emparer afin de faire remonter l’information en haut lieu, ou en tout cas dans les lieux concernés… Franchement, comment pourrait-il en être autrement si l’on se réfère au traitement que l’on fait des sondages, et à l’importance qu’on leur accorde dans l’actualité quasi quotidienne ? Regardez, écoutez ou lisez : quel que soit le support médiatique concerné, il suffit de mesurer l’impact d’un sondage lambda, traditionnellement réalisé sur un panel « représentatif » de 1000 individus et portant le plus souvent sur des questions politiques, pour constater sa faculté à monopoliser l’actualité. Il est commenté, analysé, disséqué. Ensuite, selon si l’enquête leur est favorable ou non, les politiques ont appris à s’en servir. Ils s’en prévalent (tout en déclarant parfois ne pas s’en préoccuper), ou ils la contestent énergiquement, remettant en cause à la fois le fond et la forme… Pour le sondage qui nous concerne ici, il sera difficile de remettre en question les enseignements que l’on peut en tirer tant le panel se montre représentatif, qualitativement déjà (des usagers de la route concernés au premier chef), quantitativement ensuite (largement plus de 13000 réponses). Autant dire que cette fois, si l’on parle encore d’échantillon, l’éprouvette devra être sacrément balèze pour contenir toutes ces unités… Une sonde lambda est un capteur destiné à mesurer le taux d’oxygène dans un gaz. Notre sondage, lui, qui n’a donc rien de lambda, mesure l’acceptation comme le rejet des dispositions de sécurité routière édictées le 11 mai 2011. Mesdames et Messieurs du CISR, vous voilà dorénavant en possession d’une étude vous permettant de mieux comprendre nos aspirations, et elles sont légitimes. Trac // ActusActus Sonde lambda C’est le petit buzz du moment : cette photo « volée » de la supposée prochaine superbike de Bologne, exhibée par nos confrères anglais de MCN et aussitôt reprises par toutes les gorges chaudes en mal de commentaires. Et pourtant, que voit-on si ce n’est une face avant de 1198 soulignée de deux rangées de feux à leds façon Audi ? De deux choses l’une : soit il s’agit d’un énième photomontage qui ne dit pas son nom (contrairement aux nôtres), soit il s’agit effectivement du visage de la prochaine Ducati, et on est en droit de se dire que le département design ne s’est vraiment pas foulé. De notre côté, inutile de dire que l’on milite pour la première hypothèse. LA SUPERQUADRATA DANS LES YEUX ? La Multiuso. DucatiDucati Superlight 1100Superlight 1100 l’épure des sensl’épure des sens MOTO REVUE - 21 OCTOBRE 2010 / 5MOTO REVUE - 07 JUILLET 2011 / 5 Le petit artisan italien qui, après quelques dix années de silence, avait refait parler de lui au début de l’année avec la présentation de sa B500 Ricky (1), semble redoubler d’activité. Après l’annonce de la recapitalisation de sa petite société, ce ne sont pas moins de trois nouvelles machines qui sont annoncées. Première sur la liste, une nouvelle B500 CR. Descendante du très minimaliste café racer qui en avait charmé plus d’un à la fin des années 90, celle-ci devrait garder pour elle le poids plume (l’originale flirtait avec les 120 kg), mais troquer en revanche son monocylindre dérivé du speedway pour un nouveau mono refroidi par air, développé par Ducati (qui d’après les premières images à tout d’un demi-twin deux soupapes en L). Même motorisation pour la B450 Scrambler qui, avec sa roue de 19 à l’avant et son réservoir jaune rondouillard, parlera sûrement aux nostalgiques des scramblers Ducati des années 70. Enfin, plus étonnante, la Multiuso, sorte de petite moto utilitaire (200 cm3 pour 80 kg) que son concepteur voit même comme un engin de débardage, capable de tirer une remorque de bois et d’emporter une tronçonneuse (la ganja a l’air d’être puissante dans le petit jardin qui borde les ateliers Borile). Évidemment, comme souvent avec ce constructeur ultra-confidentiel, les motos semblent aussi désirables qu’hors de portée. Il est toutefois possible de nourrir un semblant d’espoir cette fois-ci, puisqu’un accord de distribution a été passé avec l’enseigne parisienne Paradise Moto qui pourvoit déjà aux destinées hexagonales de Bimota et Norton (entre autres). Reste qu’en attendant de voir ces machines en France, on pourra très certainement les admirer au prochain Salon de Milan. Borile annonce même un premier tarif pour la Multiuso : 4700 €. Ce n’est pas donné, mais gageons que ce sera, de loin, la moins chère de la gamme. Une bonne nouvelle pour les titulaires du permis B en quête de puissance (et une mauvaise pour les motards pourfendeurs de baignoires en plastique... mais enfin, il en faut pour tous les goûts) : Piaggio est sur le point de sortir une version 500 cm3 de son très rentable MP3. Coiffant le 400 cm3 au sommet de la gamme, ce dernier dispose d’un monocylindre d’exactement 492 cm3 développant quelques 40 ch. Deux versions seront proposées à la vente : un modèle touring (espaces de rangements multiples sous le pare-brise redessiné) et un modèle business (sellerie marron, échappement chromé), au tarif coquet de 8899 € (contre 8399 € pour le MP3 400 LT). Borile revient en force PIAGGIO OSE LE MP3 500 LT L’ancienne B500 CR. La B500 Ricky (1). La B450 Srcambler. Le nouveau monocylindre développé avec Ducati. Jeune diplômé en design industriel et heureux propriétaire d’une Moto Morini 1200 Sport, Mario Antoniolo occupe son temps libre à élaborer ce qui correspond à sa définition de la moto idéale, à savoir une réinterprétation de la légendaire Ducati Superlight. La Superlight 1100 est le résultat de son étude. Une moto légère, simple et offrant un rapport poids/puissance flatteur de 100 ch pour 120 kg. Côté moteur, le bicylindre desmodromique à deux soupapes par cylindre fonctionne de manière épurée, c’est-à-dire sans grand renfort d’électronique. « Malheureusement, affirme Mario Antonioli, le marché moto actuel propose trop peu de modèles qui se rapprochent de ce concept, et celles qui existent sont uniquement destinées à la piste. Ou bien elles sont vendues à des tarifs prohibitifs : c’est le cas de la NCR Millona ou encore des Bimota Delirio et DB5. » Le jeune passionné a même imaginé que son concept pourrait être vendu aux alentours de 8000 €. Ah, si les rêves devenaient toujours réalité ! 6 / 07 JUILLET 2011 - MOTO REVUE // ActusActus Où en est aujourd’hui la recherche de l’étude des comportements des motards ? Si l’on compare avec l’automobile, où les comportements des conducteurs sont étudiés depuis trente-cinq ans, on peut dire qu’il n’y avait rien en matière de moto jusqu’à ces quatre ou cinq dernières années. Et c’était presque logique, car le deux-roues motorisé représente seulement 1 à 2 % du trafic. Le problème, c’est que si le nombre d’accidents auto a baissé, celui des deux-roues motorisés est toujours élevé. La grande majorité des recherches concernaient l’accidentologie et l’amélioration des équipements routiers. La difficulté concernant ces derniers, c’est leur coût de mise en place : par exemple, mettre des jupes basses sur toutes les glissières de sécurité, cela a un prix exorbitant ! Quels sont les principaux outils destinés à étudier les comportements des motards ? Nous nous inspirons de ce qui a été fait dans l’automobile. Il y a en premier lieu l’étude des comportements depuis le bord de la route. Mais nous la pratiquons peu. Ensuite, il y a le deux-roues instrumenté, qui consiste à équiper la moto d’un conducteur lambda avec un appareillage qui enregistre et analyse ses comportements quand il roule comme d’habitude. C’est ce que l’on appelle l’étude de la conduite naturelle. D’ailleurs, pour mes travaux actuels, je suis à la recherche de motards novices, tout juste sortis du permis, pour participer à une étude* de leur conduite. Enfin, il y a les travaux menés à l’aide d’un simulateur de conduite. Encore faut-il le mettre au point... Le simulateur sur lequel nous travaillons en ce moment, que j’ai moi-même initié il y a quatre ou cinq ans de cela, dérive de travaux en robotique. Mais la simulation de conduite, c’est tout sauf de la physique ! Nous venons nous-mêmes d’apporter notre pierre à l’édification d’un simulateur moto. Pouvez-vous nous décrire les difficultés de mise au point d’un tel outil ? Nous en sommes clairement aux balbutiements, car la réalisation d’un simulateur moto est en réalité très complexe. En automobile, pour s’inscrire dans un virage, tout le monde tourne le volant. A moto, les types de conduite peuvent radicalement varier d’un conducteur à un autre. Il n’existe que quelques simulateurs moto dans le monde, et chaque prototype est limité dans ses usages. Les simulateurs moto sont donc à la fois des objets de recherche en tant que tels et des outils destinés à la recherche. Au final, entre les problèmes de mise au point et les questions des moyens mobilisables pour celle-ci, nous pouvons dire que nous avons des problèmes tout aussi stimulants pour l’esprit les uns que les autres ! Quelles applications imaginez-vous pour votre simulateur une fois qu’il sera achevé ? Comme je vous l’ai dit, il peut s’agir avant tout d’un outil de recherche pour les laboratoires servant à d’étudier les comportements de conduite des conducteurs de deux-roues motorisées. Les aspects liés à la conception routière et aux interactions entre usagers sont aussi envisageables. Enfin, le simulateur peut devenir un vrai outil de formation. Nous espérons que le nouveau permis, qui sera mis en place en 2014, donnera moins de place à l’habileté motrice, qui entraîne souvent des problèmes de surconfiance, et mettra plus en avant l’aspect cognitif. Dans ce cas, l’utilisation d’un simulateur aurait sa raison d’être. Mais pour qu’un tel objet connaisse le succès, il faudrait que son prix d’achat demeure réaliste pour les auto-écoles... Disons qu’au-delà de 6000 €, ce ne sera même pas pensable. *Si vous venez tout juste d’obtenir votre permis moto, ou si vous êtes en train de le passer, vous pouvez participer à l’expérience sur laquelle travaille Stéphane Espié en ce moment. N’hésitez pas à le contacter par mail : espie@ifsttar.fr 4questions à... Stéphane Espié Chercheur à l’IFSTTAR Longtemps parent pauvre en matière de recherche, la moto fait depuis quelques années l’objet d’études semblables à celles que le secteur de l’automobile a commencé à mettre au point il y a déjà 35 ans. C’est ainsi qu’un laboratoire de l’IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, organisme résultant de la fusion, le 1er janvier dernier, de l’INRETS – Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité – et du LCPC – Laboratoire central des ponts et chaussées) tente de mettre au point un simulateur moto. Dans ce cadre, l’IFSTTAR recherche des motards volontaires*, titulaires du permis moto, afin de les soumettre à un protocole d’essai visant à étudier la sensibilité des conducteurs aux mouvements de roulis induits par la conduite d’une moto. Moto Revue s’est prêté à l’expérience et en a profité pour faire le point sur la recherche en matière de simulateurs motos. *Si vous souhaitez participer au développement du simulateur moto, contactez rapidement Virginie Dagonneau au 01 40 43 65 96 ou sur virginie.dagonneau@ifsttar.fr. L’expérience dure une petite demi-journée et se déroule à l’IFSTTAR (ex-LCPC) au 58, bvd. Lefèbvre - 75015 Paris. Les Royal Enfield ne seront plus longtemps les seules à faire souffler le british spirit sur les routes indiennes. Triumph vient en effet d’annoncer son intention de s’implanter sur le marché indien, non pas pour renouer avec un passé colonial désormais bien lointain, mais plus prosaïquement pour profiter d’une énorme demande locale. Celle-ci représente chaque année quelque 9 millions de machines vendues, dont 42 % de plus de 125 cm3 . Pour rappel, Triumph écoule actuellement 50000 motos par an, dans les trente-cinq pays où la marque est présente. Triumph sur la route des Indes Simulateur moto Moto Revue au service de la recherche Il y a tout juste vingt-cinq ans, Coluche disparaissait dans un accident de moto aussi bête que tragique.Tout le monde se souvient de sa campagne avortée pour l’élection présidentielle de 1981, placée sous le signe de la défense des anonymes, des marginaux, des minorités silencieuses oubliées et étouffées par les pouvoirs publics. Pour beaucoup, les motards constituent encore aujourd’hui une minorité méprisée et humiliée par les mesures dites de sécurité routière. C’est en réalité exactement le contraire qui se passe. Les utilisateurs de deux-roues sont à présent constitués d’une majorité d’usagers totalement invisibles dans notre société. Invisibles au sens propre, car bien souvent les automobilistes ne les voient pas. Mais invisibles également de par leur incapacité à revendiquer, étouffés eux aussi par une minorité de motards qui s’accaparent avec fureur chaque once de médiatisation qui leur est donnée. Les gigantesques manifestations du 18 juin dernier en sont un nouvel exemple : à Paris, l’immense cortège de motards a été émaillé de rupteurs endiablés sur le parcours, tandis que des burns géants marquaient l’arrivée auTrocadéro. Sauf qu’en marge de la manifestation – légitime sur le fond –, les rues de Paris fourmillaient de grappes de touristes et de badauds habituels. Des gens qui n’avaient pour la plupart aucune sensibilité motarde particulière, et dont la première expérience en la matière aura donc été le bruit et la fureur. Certains passants se sont plaqués les mains sur les oreilles, stupéfaits par les effets secondaires d’une mise au rupteur d’un moteur. Le problème, c’est que cette minorité de motards ahuris, qui effraie la population le samedi après-midi et frôle les voitures à grande vitesse le reste du temps, joue un rôle déterminant dans l’opinion que se fait le grand public de la moto. La conséquence pour la grande majorité des usagers « civilisés » de deux-roues, c’est qu’ils héritent de facto de cette mauvaise réputation, sans avoir rien demandé. Paradoxalement, la majorité des motards demeure donc invisible et tenue à l’écart des débats. Lorsque je pratiquais le cyclisme en compétition, je devais sans cesse justifier le fait que tous les coureurs ne se dopent pas forcément. Le passage du vélo à la moto ne m’a pas dépaysé ; car cette fois encore, les motards besogneux doivent sans cesse se défendre d’être des usagers nuisibles en puissance. Alors en attendant d’hypothétiques manifs de motards anti-motards, la plupart d’entre nous sont condamnés à supporter la croix d’une mauvaise réputation qui leur est tombée dessus par accident. Retrouvez cette rubrique et postez vos réactions sur www. motorevue.com Majorité invisible Prised’ angle Par En guerrandLebec MOTO REVUE - 07 JUILLET 2011 / 7 Il n’y a jamais eu de Bimota motorisée par Triumph. Y en aura-t-il un jour ? C’est peu probable, le petit constructeur italien étant résolu, depuis la reprise de son activité en 2005, à ne travailler qu’avec Ducati. Reste que la firme anglaise a de quoi en faire rêver certains, à commencer par le designer italien Oberdan Bezzi, qui présente cette TBS tout droit sortie de la palette graphique de son ordinateur. Bon, le parallèle twin de Bonneville qui l’équipe n’est pas un foudre de guerre, mais associé aux couleurs historiques de Bimota, il donne à ce café racer un parfum old school qui n’est pas pour déplaire au nostalgique qui dort en chacun de nous... BIMOTA TBS par Oberdan Bezzi Suzuki vient de dévoiler sa gamme tout-terrain 2012. Au programme, pas de réelles nouveautés, mais plutôt une bonne surprise puisque la RM 85 (photo) fait son grand retour au catalogue de la marque. Ce modèle avait en effet disparu de la circulation en 2008, après que l’usine a annoncé l’arrêt de la production de deux-temps. Réputée à la fois pour son moteur et sa partie-cycle, la RM 85 permet surtout à la marque de capter un public jeune. Une satisfaction pour Suzuki France, qui fait partie des filiales ayant fait le forcing auprès de la maison mère pour le retour au catalogue de cette moto. Avec le reste de la gamme, Suzuki a fait dans le léger : les RM-Z 250 et 450 et la RM-X 450 n’ont reçu que de légères retouches esthétiques. Nouveautés 2012Nouveautés 2012 Suzuki tout-terrainSuzuki tout-terrain 8 / 07 JUILLET 2011 - MOTO // ActusActus Allez, histoire de vous convaincre que l’industrie n’est pas encore tout à fait morte sur le Vieux Continent, sachez que Brammo, le petit constructeur américain de motos électriques, va installer une chaîne de montage en Hongrie (because main-d’œuvre Moto Revue vous propose de découvrir l’édition 2011 de son hors-série technique, en kiosque depuis le 29 juin dernier. Pour 6,10 € seulement, la moto n’aura plus aucun secret pour vous, avec tous les organes décryptés et détaillés du moteur à la partie-cycle en passant par les suspensions. Une fois le fonctionnement des motos acquis et maîtrisé, l’équipe des hors-série vous permet de vous attaquer à l’entretien et la réparation de votre machine avec 28 opérations courantes expliquées pas à pas. Pour compléter ce guide indispensable aux bricoleurs néophytes ou confirmés, retrouvez les produits nécessaires à une mécanique sans souci, des nettoyants et polishs à l’essai, sans oublier des mags, avec par exemple toutes les clés pour devenir mécanicien dès 14 ans et une épave retapée point par point. HS Technique, en kiosque actuellement. Prix : 6,10 €. BRAMMO EN KIOSQUEEN KIOSQUE HORS-SÉRIE TECHNIQUEHORS-SÉRIE TECHNIQUE Plutôt discrets dans l’Hexagone, les Hell’s Angels feraient presque oublier leur sulfureuse réputation. Et pourtant, sept d’entre eux viennent d’être interpellés près de Nîmes, dans le cadre d’une enquête pour extorsion de fonds en bande organisée. En cause : une affaire de racket qui viserait le très juteux marché du tatouage dans le sud de la France et que certains Anges de l’enfer souhaiteraient contrôler. Une bonne occasion de méditer le fameux adage : ce qui est tatoué n’est pas forcément à moué… Hell’s le Gard prend garde Marre de rouler à la queue leu-leu entre les files de voitures le matin en allant au boulot ? La solution existe : ne roulez plus entre les voitures, mais au-dessus des voitures, grâce à la création farfelues de Chris Malloy. Ce jeune homme inspiré et un peu fêlé vient en effet de mettre au point une moto volante. Équipée d’un flat-twin de 1170 cm3 issu de la gamme BMW, l’Hoverbike possède également deux turbines horizontales capables de faire prendre de la hauteur à l’engin. D’un poids de 105 kg à sec, l’Hoverbike mesure tout de même 3 m de long pour 1,3 m de large. Donc pas très pratique à garer malgré tout ! Sur le site officiel de notre inventeur en herbe, on peut apprendre que l’Hoverbike se pilote avec une poignée d’accélérateur identique à celle d’une moto, et qu’il suffit d’appuyer sur le guidon pour tourner dans un sens ou dans l’autre. Toujours d’après le constructeur, l’Hoverbike est à la fois très stable et très sécurisant. Pour les amateurs du genre, sachez que l’Hoverbike n’est pas encore commercialisé et qu’aucun prix de vente n’a pour le moment été défini. D’après Chris Malloy, l’engin serait capable de parcourir une distance de180km à250 km/h. Nous, on le croit sur parole ! HoverbikeHoverbike la moto qui donne des ailesla moto qui donne des ailes MOTO REVUE - 07 JUILLET 2011 / 9 Parfois la prudence extrême ne suffit pas à éviter une sortie de route : Michèle Merli, la déléguée à la sécurité routière qui, depuis juillet 2008, nous régalait de cette belle langue de bois dont on fait les pipeaux, vient ainsi de se faire débarquer à l’occasion du mini-remaniement ministériel du 29 juin. Remplacée par Jean-Luc Nevache, jusqu’à présent préfet de Haute-Corse, il se pourrait bien que Michèle Merli nous manque. Ou pas… En cette période estivale, vous êtes nombreux à rêver de partir en escapade sur votre moto depuis votre lieu de villégiature. Oui mais voilà, entre compromis familiaux et simple allergie feignante aux longues heures de moto sur autoroute, il n’est pas toujours simple d’emmener sa monture en vacances. Une solution existe pourtant depuis longtemps : le transport de moto. Une solution qui a certes un coût, mais qui soutient rapidement la comparaison avec le prix de l’essence et des péages. Nous avons fait le point sur la question du transport moto avec Jean-Baptiste Renié, responsable du site www.envoimoinscher. com, qui propose des prestations clés en mains et dont les carnets de réservations estivaux ne désemplissent pas. Après Ducati, qui lorgne du côté de l’Asie du Sud-Est, c’est au tour d’une autre prestigieuse marque transalpine, MV Agusta, de céder aux sirènes de la délocalisation. La firme italienne, qui faisait déjà sous-traiter certains de ses composants (notamment les lignes d’échappement) en Chine, s’apprête, en effet, à installer une usine à Manaus, au Brésil. Soucieuse de son image de marque, MV précise toutefois ostensiblement que les machines assemblées là-bas ne seront destinées qu’au marché local et surtout respecteront le niveau de qualité constaté en Italie (les employés brésiliens seraient actuellement en stage en Italie à cet effet). L’usine devrait être opérationnelle en 2012, avec un objectif de mille ventes pour la première année. LOUCHE SUR L’EUROPE MV Agusta en mode samba MICHÈLE MERLI LAISSÉE SUR LE BORD DE LA ROUTE Transport de moto, le voyage immobile Votre site Internet d’envoi de colis est plutôt généraliste. Pourquoi lui avoir dédié une activité moto ? Lorsque nous avons créé le site d’envoimoinscher.com, nous ne faisions que du colis. Et puis nous avons eu plusieurs clients qui nous ont fait part de leur intérêt pour une prestation dans le domaine du deux-roues. C’est ainsi que nous avons débuté il y a un peu moins de deux ans une activité moto. Le site a quant à lui été créé il y a trois ans de cela. Votre secteur d’activité peut paraître un peu flou pour le grand public, car il existe déjà des transporteurs de moto spécialisés. Quel est donc le type de services que vous proposez à vos clients ? Nous ne sommes pas transporteurs, c’est clair ! Notre rôle est en réalité de proposer à nos clients d’acheter une prestation de livraison comme ils achèteraient un billet de train et de ne plus s’occuper de rien d’autre. Lorsque nous avons démarré notre activité moto, nous avons contacté les deux leaders du transport moto pour finalement réaliser un accord de partenariat avec Distribike. Sur notre site, il existe une icône moto. Quand on passe commande, on indique si l’on est un particulier ou un professionnel, on enregistre le détail du transport et nous nous assurons que la prestation demandée sera bien honorée comme prévu. Avez-vous une forte demande de transports de motos, et quels sont les tarifs que vous pratiquez ? Sur la période estivale allant de juin à septembre, nous avons jusqu’à 70 ou 80 rotations de moto par jour. Sachant que 15 à 20 % des rotations en moyenne sont transformées en commandes validées, cela fait tout de même un volume non négligeable. Nous travaillons pas mal avec les propriétaires de Harley, qui envoient leur moto sur leur lieu de vacances pour en profiter sur place sans avoir à faire le trajet. Côté tarifs, il faut compter entre 189 € et 218 € pour le transport d’un 50 cm3 ou d’une 125 cm3 . Pour une moto de plus de 125 cm3 , quel que soit son modèle, notre prix est de 248 €. Dans tous les cas, il est aussi possible de souscrire une assurance complémentaire. Enfin, pour ce qui est du délai du transport, il faut compter une semaine en moyenne. 4questions à... Jean-Baptiste Renié Fondateur du site envoimoinscher.com pas chère) afin de s’ouvrir beaucoup plus largement au marché européen. Cette usine devrait produire jusqu’à 600 machines par jour, dont la prometteuse Empulse (photo), un café racer capable, selon ses concepteurs (donc à prendre avec des pincettes XXL), d’une vitesse de pointe et d’une autonomie comprise entre 90 et 160 km selon les batteries. Cela pour un tarif compris entre 10000 et 12000 $. De quoi saliver un peu en attendant que l’usine soit opérationnelle, manifestement courant 2012. 10 / 07 JUILLET 2011 - MOTO REVUE // ActusActus À l’occasion du lancement de son nouveau catalogue, la société française d’outillage SAM, qui ne distribue ses produits qu’aux professionnels, a organisé un grand raout sur le circuit Carole, du 28 juin au 1er juillet derniers. Au programme, essai de la gamme Yamaha, courses de karting, baptêmes moto avec des pilotes du GMT, baptêmes en voitures de course, show stunt et autre concert de rock. Un événement d’envergure, orchestré par Christophe Guyot, le charismatique patron du GMT 94. Entre les outils SAM et le GMT, c’est une longue histoire qui a commencé en 1994, date du début de leur partenariat. Culturellement, SAM fait de l’outillage généraliste depuis 1906. Selon Olivier Blanc, directeur général de la marque, « Christophe Guyot nous apporte une organisation clé en main, autour d’un événement qui fédère tous les domaines d’activité de l’outillage SAM. Je me souviens du début de notre histoire avec le GMT : à l’époque, Christophe Guyot possédait un team privé qui luttait contre les teams d’usine. Le fait de venir trouver un outilleur comme SAM, qui ne vend qu’aux professionnels et pas au grand public, a donné de la crédibilité et du professionnalisme au GMT. En contrepartie, notre sponsoring avec le GMT ne se cantonne pas au fait de donner une enveloppe au team. Là, il existe entre nous un véritable échange, au sens noble du terme, car avant notre partenariat avec le GMT, SAM ne proposait aucun outil spécifique pour la moto ». Près de 2000 clients SAM ont ainsi fréquenté le circuit Carole au cours des quatre jours de manifestation. Rappelons que cet événement promotionnel avait pour but de faire connaître un catalogue de 6 000 références originales, réparties, c’est là que réside la nouveauté, non pas par famille, mais par corps de métier auquel chaque outil se destine. Suite à l’énorme polémique causée par le gouvernement quand il a annoncé vouloir supprimer les panneaux indiquant les radars automatiques, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a finalement revu sa copie : « Près de 2200 radars pédagogiques seront installés en France dans les zones dangereuses d’ici à la fin 2011. » En clair, les pouvoirs publics ont suspendu le démontage des panneaux annonciateurs de radars ou commencé de remplacer nombre d’entre eux par des radars pédagogiques. Toujours situés en amont d’un radar répressif automatique, les radars pédagogiques indiquent aux conducteurs la vitesse à laquelle ils roulent. Mais si les panneaux annonciateurs sont le plus souvent situés 400 mètres avant un radar répressif, les radars préventifs peuvent être implantés, eux, jusqu’à 1500 mètres avant. Selon le préfet du Doubs, Christian Decharrière, qui va installer entre 30 et 50 de ces outils préventifs dans son département d’ici mars 2012, leur prix est compris entre 2500 € et 5000 €. Pour le gouvernement, l’implantation des radars préventifs devrait donc coûter, d’ici la fin de l’année, entre 5500000 € et 11000000 €. Un prix qui peut paraître important, surtout si l’on songe un instant que la plupart des contribuables sont équipés d’un compteur de vitesse sur leur véhicule. La solution adoptée par le gouvernement semble donc difficilement plus convaincante que ne l’étaient les panneaux annonciateurs, aussi efficaces qu’économiques. RADARS PÉDAGOGIQUES, LA RANÇON DE LA POLÉMIQUE Essayeur de petite et de grande vertu, champion d’endurance solex, américain de Chaumont et grand dessoudeur de Choue devant ses confraternels, Aurélien Girard – alias Yinyin, le Président ou encore le Gral pour les vrais intimes – quitte la rédaction de Moto Revue pour de nouvelles aventures professionnelles. Avec les années, Yinyin était devenu notre pote au sens kit large du terme, celui qu’on peut vanner à foison, mais aussi celui sur qui on peut toujours compter. À la lecture de ces lignes, Yinyin dira sûrement un truc du genre « ‘Tain ! tu causes bien quand tu t’y mets ! » Alors bonne route à toi Yinyin, le vague à l’âme de ton départ est déjà lavé par le calendrier chargé de courses de moto que nous avons prévu de faire ensemble. VIE DE LA RÉDACTION : Aurélien Girard s’en va Petit custom d’ordinaire réservé aux trajets quotidiens, la 125 Daystar de chez Daelim fait un gros clin d’œil aux avaleurs de bornes titulaires du seul permis B en se déclinant en trois versions diversement équipées, à moindre coût. Le plus léger (top-case cuir, support et pare-brise) est proposé à 3165 € au lieu de 3679 € ; le second, qui ajoute deux sacoches et leurs supports, un sissy-bar, un pare-brise, des protège-carters et des enjoliveurs de garde-boue chromés, s’affiche à 3490 € au lieu de 4524 €, alors que le 3e , le plus pléthorique avec toutes les options, offre pour pratiquement 1000 € d’équipement, à 3650 € au lieu de 4641 €. De quoi tailler la route, certes à allure modérée, mais après tout, n’en sommes-nous pas tous là ? La 125 Daystar s’habille pour l’été Sam DaysSam Days la fête de l’outillage 12 / 07 JUILLET 2011 - MOTO REVUE // ActusActusL’humeurdeVivant Ton premier émoi motocycliste ? Mon premier souvenir, c’est le Grand Prix de France en 1967 à Charadex. Peu d’entre vous étaient nés ! Je suis allé là-bas et j’ai découvert Mike Hailwood, Phil Read, Bill Ivy, Giacomo Agostini... Et là, c’était parti. Ta première moto ? Ton actuelle ? Et la prochaine ? La première était une 175 Motobécane. J’étais tout gamin, je n’avais même pas le permis de conduire et avec ma Motobécane je m’amusais à rouler dans les champs. Je devais avoir 14 ans, dans les années 1960... Ma première moto de route, c’était une 250 Morini ex-Beltoise. Actuellement, je n’ai pas de moto de route, mais j’aimerais avoir un mono type upermotard pour me balader, me faire plaisir. Dans ta virée idéale, t’emmènerais qui ? Ma femme. La dernière fois que tu t’es cassé un os ? Je m’en suis cassé très peu, j’ai eu de la chance... Je ne devais pas aller suffisamment vite. Beaucoup de côtes, cependant. La dernière fois, c’était à Magny-Cours, une clavette. C’était à l’époque où je courais, il y a longtemps donc ! Ton péché mignon ? D’être trop passionné. De m’éclater dans ce milieu-là. Ce n’est pas vraiment un péché, mais c’est plus que de la gourmandise... Ta plus grosse boulette ? Je ne m’en rappelle pas, j’en fais sans arrêt ! Non, j’ai parfois fait de mauvais choix, mais bon, tant pis, c’est comme ça. Ta dernière gueule de bois ? (Rire). Je ne bois pas beaucoup, mais je m’en rappelle d’une : c’est la fois où j’ai gagné en 125 cm3 à Cognac ! Et aussi à Dinan : si tu étais en tête à un tour, on t’offrait une bouteille de vin local ou un saucisson. Le soir, on s’était déchiré... Mais ça remonte à très, très longtemps ! Si tu n’avais pas été, tu serais ? Plein de choses. Enfant, mon rêve était d’être journaliste... De voyager, d’être commentateur, pas forcément à la télé, plutôt à la radio. Je rêvais aussi d’écrire, de rencontrer du monde, de faire des photos. Et tout ça s’est fait au fur et à mesure... Aujourd’hui, ce qui me plairait, c’est de faire un tour du monde avec mon camping-car. Quand tu ne fais rien, tu fais quoi ? J’ai vingt stères de bois à rentrer à la maison, beaucoup de jardinage à faire, beaucoup d’entretien... J’aime bien nager aussi. Bref, j’ai toujours beaucoup d’occupations. Ce qui te rend le plus fier ? Ma fille. Et puis d’avoir la chance inouïe de vivre dans un milieu qui me plaît énormément et d’avoir pu faire beaucoup de choses dont j’ai rêvé. D’être honnête, correct. Et, quand je me regarde dans la glace, même si je ne suis pas beau (sic), pouvoir me dire que je suis bien dans ma tête... Derrière la visière Jacky Hutteau Plutôtetsabande... Plutôt jour ou nuit ? Jour. Plutôt roue avant ou roue arrière ? Les deux roues par terre (rire). Plutôt 2 ou 4-temps ? Allez, 2-temps ! Plutôt frein à disques ou à tambour ? Frein à disque. Plutôt fort en gaz ou lourd en frein ? Aujourd’hui ni trop l’un, ni trop l’autre... Plutôt jet ou intégral ? Jet. Plutôt balade ou circuit ? Balade. Plutôt cigale ou fourmi ? Fourmi. Plutôt Gaston Lagaffe ou McGyver ? Plutôt Lagaffe. Plus tôt ou plus tard ? Plus tard. Plutôt rouge ou blanc ? Rouge. Pluto ou Mickey ? (rire) Disons Pluto ! Quand on me demande pourquoi cette moto coûte aussi cher, je réponds que l’art n’est pas destiné à être compris par tout le monde. De Claudio Rizzotto, responsable MV Agusta France, à propos du prix (autour de 40000 €) de la MV Agusta F4 RR, série limitée aux couleurs des Alpha Jet de l’École de l’aviation de chasse de l’armée de l’air. // ActusActus 14 / 07 JUILLET 2011 - MOTO REVUE // ActusActus L’OPÉRATION est née dans l’esprit du directeur départemental de la Sécurité publique du Val-d’Oise, Frédéric Auréal. Ce motard dans l’âme et fan du roi Agostini (!) a décidé de prendre ses responsabilités en montant une opération de prévention et non pas de répression. Face aux décisions du gouvernement en matière de sécurité routière et au mécontentement général qui en a découlé avec les manifestations du 18 juin dernier, il a mis en place un mini- stage dédié à la sécurité. Le jeudi 30 juin, entre 14 heures et 18 heures, ses brigades motorisées ont arrêté des motards en infraction sur l’autoroute A15 à la hauteur d’Herblay et de ses environs, et leur ont proposé l’alternative suivante : être verbalisé ou suivre une animation autour de la sécurité routière. Le but, faire prendre conscience aux motards des dangers du deux-roues. Évidemment, 100 % des motards interpellés ont choisi ce mini stage. Au programme, un discours sur la nécessité de porter un équipement adéquat, des ateliers de freinage d’urgence ou encore un gymkhana. Si quelques-uns (les plus jeunes) ont estimé perdre leur temps, la plupart ont quand même jugé la démarche intéressante, surtout qu’elle était synonyme de non-sanction. Pour compléter le discours du directeur départemental de la Sécurité publique, le pilote professionnel du Yamaha GMT 94, Kenny Foray, a clairement mis en avant, « sans faire la morale », la nécessité de porter des équipements très protecteurs. Les motards interpellés n’étaient, en effet, pas tous informés des normes d’homologation des casques, de la protection offerte par des bottes, etc. Partenaire de l’opération, Yamaha n’a pas hésité à s’investir également dans le sens de la prévention. Sous la tente de la marque japonaise, des intervenants de la Prévention routière distillaient de précieux conseils avant de laisser repartir les motards. « C’est mon jour de chance, estime ce possesseur de Bandit interpellé sur la N14. Je venais faire installer une chicane chez mon concessionnaire et j’ai fait demi-tour en grillant un feu rouge. Quand les policiers m’ont proposé le stage à la place de l’amende, je n’ai pas hésité. Et en plus, lors du discours de la Prévention routière, j’ai appris des choses. Ce genre d’opération, c’est tout bénéfice. » Une journée couronnée de succès qui devrait faire réfléchir les uns et les autres. Quand la police joue la carte de la prévention « Ces actions de prévention et d’alternative à la sanction sont amenées à être développées. Nous voulons notamment nous appuyer sur les constructeurs et les équipementiers pour faire passer un message de sécurité en matière d’équipements. Ils fournissent de gros efforts en termes de développement et proposent des produits de grande qualité. C’est également pour cela que la présence d’un pilote professionnel est importante, car sa parole passe beaucoup plus facilement que celle délivrée par les forces de l’ordre. L’attitude des motards doit aussi changer, car on en voit toujours adopter un comportement irresponsable. La pédagogie du respect des autres doit accompagner le côté répressif, qui ne peut pas disparaître. À travers ces actions préventives, on veut aussi faire passer le message que notre volonté est simplement de diminuer le nombre de tués sur les routes. Les intervenants de cette journée donnent du sens à notre action. La police est au centre du dispositif, mais elle ne peut pas remplir tous les rôles, et ces différents intervenants apportent la complémentarité nécessaire.Tout ce qui pourra permettre d’éviter à des policiers d’annoncer le décès d’une personne à sa famille est bon à prendre. L’objectif de cette opération n’est pas d’aller chercher le plus de motards possible, mais que notre message préventif passe le mieux possible auprès de ceux qui sont là. Si, au travers de cette action, on a pu éviter à un seul motard d’avoir un accident, on aura réussi notre journée. Mais on ne va pas s’arrêter là : nous allons développer ce genre d’actions et surtout aller dans les écoles pour éduquer les jeunes à cette sécurité en deux-roues. » Verbatim avec... Frédéric Auréal Directeur départemental de la Sécurité publique du Val-d’Oise Les statistiques ne sont pas bonnes : dans le département du Val-d’Oise (95), les motards représentent environ 7 % des usagers de la route, mais plus de 20 % des morts de la route. Dans le but de sensibiliser les motards aux risques qu’ils encourent, la police de Cergy a mené une opération ponctuelle de prévention. Explications. Plutôt que de s’acquitter de la prune, les motards interpellés ont suivi un joyeux stage sur le parking d’une célèbre enseigne sportive. Le pilote d’endurance du team GMT 94, Kenny Foray, était venu porter la bonne parole auprès des motards. Parmi les ateliers mis en place, une zone de freinage d’urgence et un gymkhana.
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